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Irak : Bush joue son va-tout

Le président américain George W. Bush prévoit l’envoi de 21.500 soldats supplémentaires en Irak dans le cadre sa nouvelle stratégie. Une stratégie qui fait fi de l’opinion publique américaine, de celle des démocrates et de plusieurs experts. Le président Bush a néanmoins prévenu que l’engagement des Etats-Unis n’était pas illimité. «La situation en Irak est inacceptable pour le peuple américain et elle est inacceptable pour moi», a-t-il annoncé, mercredi soir, lors de sa solennelle allocution télévisée.
Le président américain a cherché à s’inscrire dans une perspective historique, assumant la responsabilité des erreurs commises et laissant sciemment de côté les questions de politique intérieure.
«Nos troupes en Irak ont combattu avec courage. Ils ont fait tout ce qu’on leur a dit de faire. Quand des erreurs ont été commises, la responsabilité m’en incombe», a-t-il déclaré.
En annonçant un renforcement de la présence militaire américaine en Irak, George W. Bush défie ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès, et une opinion publique de plus en plus hostile à la guerre.
Deux mois après la gifle reçue par les républicains aux élections de mi-mandat, le président américain a pris le contre-pied des recommandations de la commission bipartisane Baker-Hamilton sur l’Irak, qui prônait un retrait progressif du corps expéditionnaire.
Pour El Hassan Boukantar, professeur en sciences politiques à l’Université Mohammed V de Rabat, le président Bush n’avait d’autre choix que celui d’un renforcement des troupes américaines en Irak.
«En tant que chef d’Etat, le président Bush est le seul habilité à prendre des décisions concernant la stratégie extérieure des Etats-Unis et surtout lorsqu’il s’agit des forces militaires déployées à l’étranger. L’annonce d’un retrait, même graduel, serait synonyme d’une défaite dans sa guerre contre le "terrorisme". En plus, il n’était pas obligé de suivre le plan Baker-Hamilton vu qu’il ne contenait que des recommandations», explique M. Boukantar.
«L’envoi de renfort en Irak est loin d’être une solution. À mon avis, le président américain veut démontrer à l’opinion publique qu’il n’a pas épuisé toutes ses cartes», poursuit le professeur Boukantar.
La réaction de l’opposition, majoritaire au Congrès, n’a pas tardé. Les démocrates ont reproché à George W.  Bush de ne pas avoir tiré les leçons des précédents échecs. Jugeant ces nouveaux renforts dangereux pour la sécurité nationale, les démocrates réclament un redéploiement progressif des troupes sous quatre à six mois, première étape d’un retrait.
Sur le plan interne, la situation s’annonce délicate pour l’administration Bush. «Le congrès ne peut en aucun cas bloquer la décision du chef d’Etat. La seule chose sur laquelle le congrès peut avoir une influence concerne les finances. La majorité démocrate ne va certainement pas voter pour les crédits nécessaires à un nouveau déploiement des forces américaines ; ce qui risque de poser de sérieux problèmes au cabinet de Bush», prévient El Hassan Boukantar.

Londres retirerait 3.000 soldats d’Irak d’ici fin mai

La Grande-Bretagne va réduire ses effectifs militaires en Irak de près de 3.000 hommes à la fin du mois de mai, rapporte jeudi le "Daily Telegraph", citant un calendrier de retrait qu’il dit avoir consulté. Dans les deux prochaines semaines, le Premier ministre Tony Blair va annoncer cette nouvelle aux forces britanniques – actuellement 7.200 soldats – stationnées dans le sud de l’Irak, ajoute le journal. Elle intervient alors que le président américain George W. Bush a présenté un plan prévoyant l’envoi dans ce pays de 21.500 soldats supplémentaires. Une porte-parole du cabinet de Blair et un porte-parole du ministère de la Défense ont qualifié les informations du Daily Telegraph de spéculations.

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