L’Irak comptait ses morts lundi après une série d’attentats-suicide qui ont secoué le pays depuis trois jours et dont le plus meurtrier a fait samedi au moins 71 morts au sud de Bagdad. Un kamikaze a fait exploser son camion-citerne transportant du gaz près d’une mosquée à Moussayeb, une ville située à 60 km au sud de Bagdad, faisant selon un denier bilan 71 morts et 156 blessés. C’est l’un des attentats les plus meurtriers en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003.
Au cours des trois derniers jours, au moins 126 personnes ont été tuées, la plupart dans des attentats-suicide. Déjà mercredi, 32 enfants irakiens avaient été tués et 31 autres blessés dans un attentat-suicide à la voiture piégée dans le quartier de Bagdad al-Jadida, alors que des soldats américains leur distribuaient des friandises et des jouets. Et lundi matin encore, deux policiers ont été tués par des hommes armés qui ont ouvert le feu sur leur convoi dans un quartier de Bagdad.
Dans une première interview accordée à un média occidental, le chef radical chiite, Moqtada Sadr, a jugé légitime la résistance à l’occupation dans son pays. "La résistance est légitime à tous les niveaux, que ce soit religieux, intellectuel et ainsi de suite…", a déclaré le jeune dirigeant chiite dans une interview à la BBC. «La première personne qui devrait l’admettre, a-t-il persiflé, est le soi-disant président Bush, qui a dit : si mon pays est occupé, je combattrai», a dit Moqtada Sadr. Selon lui, "c’est l’occupation en elle-même qui est le problème. Le fait que l’Irak ne soit pas indépendant est le problème. Et les autres problèmes découlent de cela, depuis le sectarisme jusqu’à la guerre civile". Moqtada Sadr a annoncé la semaine dernière le lancement d’une campagne de pétitions visant à recueillir un million de signatures en Irak pour obtenir le départ du pays des troupes de la coalition menée par Washington.