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Irak : La stratégie du chaos

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A quelques semaines seulement des élections générales tant attendues en Irak, et sur lesquelles les américains comptent pour sortir du bourbier irakien, la violence demeure le maître mot dans ce pays. Visiblement, «les élections» sont la cible actuelle des rebelles.
Des groupes armés islamistes actifs en Irak, comme «Jaych Ansar Assunna» et l’Armée islamique en Irak, ont effectivement menacé de s’en prendre aux électeurs et aux bureaux de vote lors du scrutin.
Dimanche, plus de 40 personnes ont péri dans des attaques survenues au sud, au nord et dans la capitale. Dix-huit gardes nationaux ont été notamment tués dans une attaque-suicide près de Balad, revendiquée par le groupe d’Abou Moussab Azzarqaoui, l’ennemi numéro un des Américains en Irak. Lundi, un kamikaze a fait exploser sa voiture bourrée d’explosifs à proximité du siège du parti de Iyad Allaoui. Trois personnes ont été tuées et 25 autres blessées dans cet attentat perpétré vers 06h45 GMT à Bagdad près de deux voitures de police gardant la rue abritant le siège du «Mouvement de l’entente nationale».
Selon des sources policières, une résidence du Premier ministre et des bureaux du ministère de l’Intérieur se trouvent également dans la rue Zeitoun.
Le Premier ministre ne se trouvait pas sur les lieux. La déflagration s’est produite quelques minutes seulement avant l’arrivée prévue des dirigeants du parti pour une conférence de presse où devait être dévoilée la liste des candidats aux élections du 30 janvier. Quelques heures plus tard, une voiture piégée explose à l’ouest de la capitale. L’insécurité sévit de plus en plus au fur et à mesure que les élections approchent.
En témoigne la démission présentée par les douze membres de la Commission électorale à Baïji (200 km au nord de Bagdad). Ils ont reçu des menaces de la part des groupes armés a indiqué un responsable de cet organisme indépendant. Du reste, la crédibilité de ces élections est mise d’avance en doute, notamment par le principal parti sunnite irakien, déjà retiré de la course électorale tout en affirmant qu’il rejetterait la Constitution élaborée par l’Assemblée issue de ce scrutin. L’Assemblée de 275 membres aura pour tâche de rédiger la Constitution permanente avant le 15 août 2005, de voter des lois et d’interpeller le gouvernement. C’est ce que rejette le Parti islamique irakien, dont le secrétaire général, Tarek Alhachemi a déclaré : «Nous récuserons la légitimité des résultats des élections.
L’Assemblée nationale sera dépourvue de légitimité. Nous la récuserons de même que la Constitution qu’elle rédigera. La situation marquée par le chaos et la violence ne favorise pas la tenue du scrutin (…). L’Assemblée ne sera pas représentative de toutes les catégories de la société irakienne». Par ailleurs, le responsable du ministère de l’Intérieur, cité par l’AFP, a signalé, sans donner plus de détails, des affrontements entre rebelles et forces de l’ordre autour de la rue Haïfa, dans le centre de Bagdad. Le bruit de tirs et d’explosions provenait de ce quartier qui a connu par le passé des combats de rue entre rebelles d’une part et forces irakiennes et américaines d’autre part et plusieurs opérations contre des insurgés, dont des Arabes non irakiens. Ceux censés s’infiltrer à travers les frontières syriennes, comme l’ont affirmé à maintes reprises les responsables irakiens. Et quoique cette dernière thèse ait toujours été soutenue par les Américains, le secrétaire d’Etat adjoint américain Richard Armitage a affirmé à Damas que la Syrie avait réalisé «quelques réels progrès» dans le domaine de la sécurité à sa frontière avec l’Irak, mais qu’elle devait en faire plus afin d’éviter les infiltrations de combattants étrangers dans ce pays.
Plus encore, le ministre irakien de l’Intérieur Falah Al-Nakib a dénoncé dimanche les accusations «infondées» d’un chef de la police irakienne impliquant la Syrie dans un attentat sanglant à Najaf (centre) en décembre 2004, indiquant que ce dernier serait démis de ses fonctions, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Le 25 décembre, ce chef de la police de Najaf, le général Ghaleb al-Jazaïri, a accusé la Syrie d’implication dans l’attentat qui a fait 52 morts. Ce qui est certain en tous cas, c’est que l’inquiétude est en train de chasser l’espoir d’une recrudescence de la violence et surtout la tenue des élections.

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