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Irak : La trêve, jusqu’à quand ?

© D.R

Les armes se sont tues un peu partout en Irak, principalement à Fallojah, où le siège des forces américaines ne lâche pas du lest. Un cessez-le-feu qui était toujours en vigueur hier lundi, mais qui risque, d’un moment à l’autre, de céder la place au chaos qui a caractérisé la situation dans le pays, plus d’une semaine durant.
Une semaine qui a légué son lot effroyable de victimes, près de 70, côté américain, contre près d’un millier chez les Irakiens. Un bilan où la population civile, principalement composée d’enfants, de femmes et de vieillards, occupe une grande part après les massacres perpétrés par l’armée américaine. Celle-ci n’avait lésiné sur aucun moyen pour réprimer le soulèvement du peuple irakien, allant jusqu’à user d’avions de chasse pour massivement bombarder… des quartiers résidentiels. Un rapport de force, certes, fabuleusement disproportionné, mais c’est cela la liberté promise par l’administration américaine.
Une liberté, version Bush et consorts, pour laquelle on n’hésite pas à détruire, sinon, au meilleur des cas, à saccager des mosquées, sachant que toutes les armées du monde ont toujours épargné les lieux de culte, jamais prises pour cibles dans l’Histoire des conflits armés. L’humanité a-t-elle connu une arrogance pareille ? jamais on en doute, même durant les invasions hitlériennes.
Fragile, la trêve en question l’est à plusieurs égards. Les Irakiens voient de jour en jour leur liberté étouffée, leurs droits les plus élémentaires bafoués, leur dignité piétinée. Le mépris américain a tout bonnement réduit les Irakiens à moins que rien.
Aujourd’hui les témoignages fusant d’Irak sont pleins de sens, de signification et de douleur. «Durant le règne du dictateur Saddam, on nous accordait beaucoup plus d’estime que ce que nous réservent les Américains aujourd’hui (…) Nous vivions en sécurité, nous étions protégés et tout ce qui nous était interdit, c’était de critiquer le régime. Actuellement, la seule liberté dont nous disposons est celle de critiquer. En échange, la mort nous guette à chaque instant, les Américains défoncent nos portes, s’introduisent dans nos baraques et nous malmènent comme des bêtes, nous avons tout perdu, à commencer par notre dignité… » C’est l’un des témoignages cinglants de l’Irakien d’aujourd’hui.
Lorsque le quotidien des Irakiens, en totalité, est fait de cette amère réalité, l’on se pose des questions sur la période que durera le cessez-le-feu, fragilisé davantage par les propos arrogants des officiels américains. Par ailleurs, l’escalade de la campagne de prises d’otages, fait nouveau dans la stratégie de la résistance irakienne, est une donne inattendue qui aura des conséquences manifestes sur les futures décisions des pays engagés aux côtés des Etats-Unis.
Ce soulèvement, qui n’est pas étranger au peuple irakien digne, était en fait la carte que croyait détenir le dictateur déchu. Il s’était trompé sur ce point-là et il aura fallu son éviction pour que le peuple se manifeste. Sa liberté, le peuple irakien doit l’arracher de ses propres mains car, de toute l’Histoire de l’humanité, les peuples l’ont fait de leurs propres moyens et n’ont jamais eu à s’attendre à une liberté venue d’ailleurs.

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