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Irak : le référendum de l’espoir

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Neuf mois après les élections de janvier dernier qui ont porté au pouvoir le gouvernement du chiite Ibrahim Jaâfari, les Irakiens ont été à nouveau appelés samedi aux urnes, pour se prononcer par référendum sur la nouvelle Constitution du pays.
Une Constitution qui devise, titre l’hebdomadaire français l’Expression. Combattu par les sunnites, le projet fédéral soumis aux Irakiens pourrait accélérer l’éclatement du pays, note ce journal. D’après l’hebdomadaire, la ratification de cette Constitution accélérerait sans doute le processus de scission amorcé sous les coups de boutoir quotidiens des attentats. «Depuis quelques mois, on assiste à des mouvements de population: les chiites se replient sur leur bastion du Sud pour fuir le terrorisme sunnite, tandis que les sunnites, craignant des représailles, quittent les régions à majorité chiite. Alors qu’aucune milice n’a été démantelée – l’armée nationale demeure embryonnaire – tout se met en place pour une véritable guerre civile et confessionnelle», poursuit l’hebdomadaire.
Pour le quotidien français Libération, les Irakiens tourneront la dernière page de l’ère Saddam, dont le procès commencera d’ailleurs dans quelques jours à Bagdad.
Selon Libération, ce projet de Constitution devrait être adopté sans grand problème. La communauté sunnite ayant étalé au grand jour ses divisions, note le quotidien. Libération écrit que les opposants ne disposent pas des ressources pour mobiliser les deux tiers des électeurs en faveur du «non» dans au moins trois provinces, conditions minimales pour obtenir son rejet. La campagne de terreur organisée par la guérilla risque même d’inciter les électeurs sunnites opposés au projet à rester chez eux, estime le journal.
Peur et espoir sur la route sanglante du vote irakien, titre, pour sa part, le quotidien britannique The Guardian. L’envoyé spécial du Guardian décrivant un attentat qui s’est produit la semaine dernière dans un marché à Bagdad, estime que ce genre de scène peut être vu dans plusieurs villes du pays. En plus de la rage de violence, la confusion règne autour du texte de la Constitution, poursuit-il.
D’après l’article, rares sont les Irakiens qui ont lu ou reçu des copies dudit texte de loi mais ils sont tous appelés à voter.
Ce référendum va-t-il contribuer à la stabilité de l’Irak ou marquer une nouvelle étape dans la route vers la catastrophe ? Seule une minorité d’irakiens réclame une réponse, note le quotidien. C’est une ligne de plus en plus fine entre l’espoir et la crainte, écrit The Guardian.
En parlant de craintes, les autorités ont pris des mesures de sécurité très strictes. Les électeurs sont fouillés à deux reprises, loin des bureaux de vote puis à l’entrée, selon l’AFP. Les hommes doivent soulever leurs habits pour que les agents de sécurité s’assurent qu’ils ne portent pas de ceintures d’explosifs et ne pas répéter une négligence des élections générales de janvier dernier qui avaient vu plusieurs kamikazes à pied attaquer les bureaux de vote.
Un référendum sous haute sécurité qui devra permettre l’adoption d’un projet de loi ayant provoqué tant de fissures au sien du peuple irakien. Même les sunnites furent divisés. Une partie le rejette, considérant qu’il risque de diviser le pays, tandis que deux formations sunnites, le Parti islamique et le Waqf (religieux), ont appelé à voter pour ce texte après avoir obtenu qu’il puisse être remanié par la future Assemblée nationale.

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