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Irak : Les américains piétinent

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Cette séance publique du Conseil devait voir la participation d’une délégation du Conseil de gouvernement transitoire irakien. Même si aucune déclaration ou résolution ne devait être adoptée, des délégués du nouveau Conseil de gouvernement irakien se sont querellés sur le point de savoir qui doit aller à New York. Depuis la nomination de ses 25 membres, le conseil n’a pas réussi à décider qui le dirigerait. Selon des rumeurs persistantes, la délégation s’apprêtait à se présenter devant le Conseil de sécurité comme un gouvernement souverain, même si les Américains disposent d’un droit de veto sur ses décisions. Le rapport fait par le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, a été sans complaisance. Le secrétaire général y recommande un rapide transfert de la souveraineté aux Irakiens. Sur le terrain, les forces de la coalition, déjà en butte à des opérations de harcèlement dans les régions sunnites, se trouvent désormais confrontées à la colère d’une partie de la communauté chiite, majoritaire en Irak. Parallèlement à cette montée de tension, l’intensité des attaques de guérillas contre les forces de la coalition ne faiblit pas. Sur un autre plan, la Maison-Blanche use de différents moyens et tactiques pour tenter de dépêtrer George W. Bush de la controverse sur l’uranium que l’Irak de Saddam Hussein aurait soi-disant tenté d’acheter au Niger, une allégation qui s’est révélée totalement fausse : jouer en défense, rejeter la faute sur les autres, noyer les questions sous des informations sans pertinence et surtout attendre que ça passe. Les allégations du Président américain sur les armes de destruction massive du régime de Saddam Hussein ont été un élément-clé pour justifier la guerre en Irak. Or, un diplomate envoyé récemment au Niger par la CIA pour enquêter sur cet uranium a affirmé que l’Administration Bush avait ignoré, et peut-être manipulé, ses conclusions. Il va même jusqu’à écrire dans le New York Times qu’il était fortement improbable qu’une transaction ait eu lieu. Après ces révélations,, les Représentants et les Sénateurs démocrates ont exigé l’ouverture d’une enquête pour déterminer si George W. Bush avait sciemment menti. Les questions posées sans cessent restent inchangées : – Qui savait quoi et quand ? Surtout, que savait le Président ? – Pourquoi était-il si important d’inclure cette accusation dans la politique irakienne des Etats-Unis – Pourquoi le Président Bush refuse-t-il d’endosser la responsabilité de l’avoir formulé ? La Maison-Blanche ne cesse de se contredire. D’abord, il y a eu l’approche «ce n’est pas si important». Quelques jours après le début de la polémique, tandis que Bush était poursuivi par les questions des journalistes durant sa tournée africaine, le secrétaire d’Etat, Colin Powell a assuré qu’il n’y avait eu aucune intention de tromper et que la controverse était «gonflée, excessive et exagérée». Ensuite est venu le tour de la CIA : Condoleezza Rice, la conseillère du Président, puis Bush lui-même ont pointé l’agence de renseignement du doigt, lui reprochant de n’avoir pas retiré son accusation lorsqu’elle avait relu le discours présidentiel avant son prononcé. Le directeur de la CIA George Teenet, a rédigé un mea culpa en bonne et due forme, endossant toute la responsabilité et absolvant l’autre George. Par la suite, Condoleezza Rice est apparue dans trois émissions pour apporter une nouvelle explication : la remarque du Président était techniquement correcte parcequ’elle émanait d’un rapport britannique. Dans le même temps, la Maison-Blanche, prenant exemple sur Tony Blair, tentait de réorienter le débat vers la menace globale que posait l’arsenal chimique et biologique de Saaddam Hussein, avec ou sans uranium. Au lieu de mettre un terme à la polémique, la défense de l’Administration Bush a soulevé de nouvelles interrogations. Elle illustre des divergences au sein des services de renseignement américains.

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