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Irak : L’option militaire se precise

George Bush et Tony Blair ont exprimé le week-end leur crainte de voir l’Irak mettre au point des armes nucléaires et réaffirmé le besoin urgent, selon eux, de prendre des mesures contre Bagdad, tout en souhaitant un large soutien international. Au terme de plus de trois heures d’entretiens, à Camp David, Tony Blair a déclaré que «le plus important était qu’il partageait avec George Bush la même analyse, la même détermination et la même envie de traiter ce dossier sur la base du soutien international le plus large».
La réunion des deux chefs d’Etat a été qualifiée de «conseil de guerre» par certains journaux. Tony Blair est le seul allié de Washington à approuver ouvertement l’emploi de la force pour changer le régime irakien. Après avoir exposé la veille ses arguments contre l’Irak aux dirigeants français, russes et chinois, qui lui ont exprimé réserves et objections, Bush a estimé que les preuves réclamées par ses alliés ou partenaires, ainsi que par de nombreux élus de Washington, étaient déjà là. Parlant aux journalistes avec Tony Blair, le chef de la Maison-Blanche a cité un rapport de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) diffusé vendredi, signalant de nouvelles constructions sur divers sites irakiens impliqués par le passé dans la mise au point d’armes nucléaires. Le président américain a également mentionné un rapport de 1998 de l’AIEA affirmant que Saddam pourrait être à six mois de mettre au point l’arme nucléaire. «Je ne vois pas quelle autre preuve il nous faudrait», a-t-il déclaré. «Absolument», a renchéri Blair, qui a dit avoir lu le rapport et a qualifié la menace irakienne de très sérieuse. «Une politique d’inaction serait irresponsable», a-t-il ajouté.
Selon le rapport de l’AIEA, l’Irak avait lancé en 1990, après l’invasion du Koweït, un programme qui devait lui permettre de se doter de l’arme atomique en six mois, soit en avril 1991. Après inspection, l’AIEA a annoncé en 1998 qu’elle n’avait plus relevé aucun matériel nucléaire. À cette époque, ses inspecteurs avaient été rappelés d’Irak et n’ont pas pu y retourner et depuis, les inspections sont suspendues.
Des sources autorisées américaines ont rapporté que durant les 14 derniers mois, l’Irak avait tenté de se procurer plusieurs milliers de tubes en aluminium spécial pouvant être utilisés comme composants pour centrifuges enrichissant l’uranium. Les mêmes sources ont affirmé que ces derniers mois, Saddam a rencontré plusieurs fois des spécialistes irakiens du nucléaire. Parallèlement, la conseillère nationale de sécurité des Etats-Unis, Condoleezza Rice, fustigeait les réticences des pays alliés : «Combien de temps voulons-nous attendre pour régler ce problème ?
Faut-il attendre qu’il soit de nouveau à six mois d’une arme nucléaire, ou à un mois ?», dit-elle.
La question n’est pas «pourquoi maintenant? Mais pourquoi plus tard?».
Évoquant le scepticisme de la majorité de la communauté internationale face à l’option d’une action militaire contre l’Irak, Tony Blair a tout de même reconnu que «certains dirigeants soulevaient des questions tout à fait sensées ».
Le président Jacques Chirac, qui a rencontré le chancelier allemand Gerhard Schröder, a déclaré que les deux pays se rejoignaient dans leur opposition à toute intervention militaire unilatérale. Ils ont réitéré leur appel au président irakien pour qu’il autorise le retour sans condition des inspecteurs en désarmement de l’ONU et sont convenus que l’ONU devait jouer un rôle essentiel dans le processus.
En raison de son appartenance au Conseil de Sécurité, la France observera naturellement l’évolution du débat au C.S. avant de prendre position, a dit Chirac à des journalistes.
Bagdad a affirmé n’accepter le retour des inspecteurs en désarmement que dans le cadre d’un accord global levant également l’embargo pesant depuis 12 ans sur l’Irak.
Le vice-président irakien Taha Yassin Ramadan a affirmé que l’Irak n’a pas peur des menaces américaines et que Bagdad voulait poursuivre le dialogue avec l’ONU.

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