Human Rights Watch (HRW) a appelé jeudi Israël à cesser le déplacement des habitants du hameau bédouin palestinien de Makhoul, en Cisjordanie, soulignant que « le transfert forcé illégitime de population est un crime de guerre ».
A la suite de la destruction le 16 septembre par l’armée, sur décision de la Cour suprême israélienne, d’une cinquantaine de structures à Makhoul dont une dizaine d’habitations, qui a privé de foyer au moins 48 personnes, la justice israélienne a suspendu ces opérations le 24 septembre, indique l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un communiqué.
Après les démolitions, l’armée israélienne a « bloqué quatre tentatives d’organisations humanitaires pour fournir des abris, les soldats ayant recours à la force contre les résidents, les travailleurs humanitaires et des diplomates étrangers le 20 septembre », rappelle-t-elle.
« L’armée israélienne devrait cesser ses tentatives injustifiées pour déplacer de force une communauté présente depuis des décennies », affirme le directeur de HRW pour le Moyen-Orient, Joe Stork, cité dans le texte, ajoutant que « les forces israéliennes n’ont pas seulement malmené des diplomates, elles ont démoli tous les bâtiments de Makhoul et ordonné aux résidents de partir pour ne jamais revenir ».
« Le 24 septembre, la Haute Cour de Justice israélienne a émis une injonction temporaire, empêchant l’armée de +déplacer (les habitants) et de démolir les structures dans le village+ à moins que les démolitions ne soient +exigées par des nécessités militaires imminentes+ », donnant aux autorités « jusqu’au 8 octobre pour démontrer une cause légale valide justifiant la démolition des structures », précise HRW.
L’organisation, appelle l’armée « non seulement à cesser toutes les démolitions à Makhoul, mais à autoriser l’assistance humanitaire et permettre aux habitants de reconstruire ».
Le porte-parole de l’administration militaire israélienne, le commandant Guy Inbar, a affirmé à l’AFP que les premiers ordres de démolition à Makhoul remontaient à 2009.
« La Cour (suprême) a entendu les deux parties et a statué que les ordres étaient valides et que la population vivait là illégalement », a-t-il indiqué.
« Ils n’ont pas les certificats nécessaires pour prouver qu’ils vivent là légalement », a ajouté le porte-parole.
Makhoul se trouve, comme près de 90 % de la vallée du Jourdain, en zone sous contrôle total de l’armée israélienne, qui n’y délivre de permis de construire que de manière très restrictive, obligeant les habitants palestiniens à y bâtir sans autorisation, selon les Palestiniens et les organisations de défense des droits de l’Homme.