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Israël : Crise gouvernementale

Un cinquième ministre Shass, qui n’est pas élu à la Knesset, a annoncé qu’il quittait le gouvernement par solidarité. Le Shass avait voté lundi soir contre un plan d’austérité économique présenté à la Knesset par le gouvernement.
Ce plan, d’un montant de 2,7 milliards de dollars, visait à contenir un déficit budgétaire gonflé notamment par la hausse des dépenses militaires depuis le début de la seconde Intifada, en proposant de tailler dans les allocations sociales et d’augmenter les impôts. Il a été repoussé hier par 47 voix contre 44. Outre le renvoi des quatre ministres, Ariel Sharon a également révoqué des vice-ministres du Shass et du Judaïsme unifié de la Torah, autre formation religieuse (5 députés), excluant de facto les deux partis ultra-orthodoxes de son gouvernement.
Troisième formation politique du pays, le parti ultra-orthodoxe sépharade Shass, a toujours manifesté son opposition à ces mesures susceptibles d’affecter son électorat représentant les couches défavorisées du pays. La majorité dont dispose Ariel Sharon au Parlement va désormais passer de 82 à seulement 65 députés (sur 120 sièges), les 17 députés du Shass ne faisant plus partie de la coalition au pouvoir. Toutefois, il semble probable que des tractations vont s’ouvrir pour mettre fin à la crise. Le président du Shass, Eli Yishaï, qui est également ministre démissionnaire de l’Intérieur, a déclaré mardi qu’il était prêt à négocier un nouveau plan économique qui permettrait à son parti de rester au sein de la coalition.
Le Premier ministre dispose en effet de 48 heures avant que le limogeage des ministres ne soit effectif. Sans le Shass et le Judaïsme unifié de la Torah (Degel Hathorah), le gouvernement est à la merci d’une motion de censure. Il suffit pour cela qu’un seul député de la majorité s’y rallie. Il y a donc fort à parier, selon plusieurs commentateurs politiques israéliens, qu’Ariel Sharon va essayer de trouver un terrain d’entente avec les ultra-orthodoxes. Il ne tient pas en effet à se retrouver en tête-à-tête avec les Travaillistes, d’autant que leur présence au gouvernement risque de ne pas être éternelle. M. Sharon « ne veut pas vraiment des élections maintenant », expliquait mardi sur les ondes de la radio publique le politologue Yaron Deckel. Eli Yishaï était déjà à l’origine de la démission des ministres de son parti dans la coalition dirigée par Ehoud Barak, le prédécesseur travailliste d’Ariel Sharon, ce qui avait entraîné les élections anticipées de février dernier. Les prochaines élections sont prévues à la fin du mois d’octobre 2003. Mais si Sharon était contraint de remplacer le Shass et la liste unifiée de la Torah, il pourrait espérer un ralliement du Shinouï, un parti laïc et centriste, qui compte 6 députés.
Selon les média israéliens, des contacts ont déjà été entamés à cet effet. Cette crise gouvernementale, qui fait planer le risque d’élections anticipées, constitue un facteur d’incertitude supplémentaire pour un processus de paix qui n’arrive déjà pas à redécoller. Du côté palestinien, on craint que des élections anticipées puissent faire entrer au Parlement, et donc au gouvernement, une majorité de droite radicale hostile au processus de paix.

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