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Israël : la fin des attentats-suicide ?

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Le communiqué final comporte sept points dont le plus important insiste sur la nécessité d’épargner les civils des deux bords, palestiniens et israéliens. Ceci signifie la fin des opérations-suicide menées par le Hamas et le Jihad en Israël, à l’exclusion des militaires et des colons en Cisjordanie et à Gaza. Parmi les conditions posées par les mouvements palestiniens figurent « la libération des prisonniers détenus par Israël, l’arrêt de la construction du mur, l’arrêt par Israël des assassinats de militants et la levée du blocus imposé aux villes palestiniennes et au Président Arafat. Israël continue de faire de la surenchère face aux ouvertures palestiniennes et refuse catégoriquement le cessez-le-feu pour un an proposé par l’Egypte. Ariel Sharon est de plus en plus bousculé par les initiatives de paix qui se multiplient et obtiennent même l’adhésion des Etats-Unis. C’est ainsi que le secrétaire d’État US a qualifié l’Initiative de Genève de «constructive», après avoir reçu MM. Beilin et Abed Rabbo qui se sont félicités de cette rencontre qui s’est tenue quatre jours après la présentation de leur projet, l’Initiative de Genève. Le chef de la diplomatie américaine Colin Powell a reçu à Washington les deux promoteurs de l’Initiative de Genève, projet officieux lancé lundi dernier à Genève qui établit les bases d’un règlement israélo-palestinien. Les entretiens du chef de la diplomatie américaine, tout juste de retour d’une tournée en Afrique du Nord et en Europe, se sont tenus à huis clos et deux heures durant, soit largement plus longtemps que prévu, en présence du responsable américain pour le Proche-Orient, William Burns et Elliott Abrams, assistant spécial du président George W. Bush pour cette région, ont indiqué des responsables américains. À l’issue de la rencontre avec le secrétaire d’État américain qui, selon eux, a jugé leur initiative complémentaire de la « feuille de route », MM. Beilin et Rabbo se sont dits confortés dans leurs efforts. « Nous avons été encouragés aujourd’hui par les propos du secrétaire d’État Powell qui a qualifié l’Initiative de Genève de constructive », a déclaré Rabbo lors d’une conférence de presse. Pour M. Beilin, l’Initiative de Genève représente une tentative de construire «une coalition du bon sens contre une coalition d’extrémistes qui rejettent toute initiative de paix». Les extrémistes, menés par Sharon, ont d’ailleurs lancé une offensive en vue de dissuader la communauté internationale et surtout américaine de soutenir cette initiative. Ils cherchent aussi à empêcher le peuple israélien d’adopter le plan paraphé à Genève. Israël a mis en garde Washington contre toute forme de soutien à cette Initiative, la Maison-Blanche comme le département d’État ont indiqué que ces entretiens n’étaient pas dirigés contre la direction israélienne. « Nous ne voyons pas dans cette rencontre un désir de nous détourner de notre attachement et de notre intérêt à collaborer avec le gouvernement d’Israël et avec l’Autorité palestinienne pour les aider à atteindre leurs objectifs et les décisions nécessaires à la réalisation de la “feuille de route” », a déclaré dimanche un haut responsable du département d’État sous couvert d’anonymat. Le conflit israélo-palestinien est «un sujet difficile », a rappelé Colin Powell. « Au moment où des idées émergent, il ne me semble pas inapproprié d’écouter les auteurs de ces idées, de voir ce qu’ils ont à dire et de le prendre en compte.» L’Initiative de Genève va plus loin que la « feuille de route », en abordant également le statut de Jérusalem et la question des réfugiés palestiniens. Pour la petite histoire, voici comment naquit l’Initiative de Genève. Après l’échec des négociations de Taba en janvier 2001, Alexis Keller, professeur de sciences politiques à l’université de Genève (marié à une Libanaise), propose à Yossi Beilin, négociateur israélien, la possibilité de poursuivre les discussions en lui offrant une aide logistique et financière. Beilin accepte Avec son partenaire, l’ancien ministre palestinien Yasser Abed Rabbo, ils lui envoient deux émissaires de confiance. Logés pendant une quinzaine de jours dans son chalet familial des Alpes bernoises, en mai 2002, ils écrivent le premier jet de l’accord. Quelques semaines plus tard, le professeur Keller sera appelé à dépasser son rôle de financier pour devenir l’un des artisans du pacte de Genève. Il acceptera le rôle d’intermédiaire et effectuera une quinzaine de voyages entre Israël et les territoires palestiniens. Ainsi naquit l’Initiative de Genève. Ce pacte ne sera peut-être pas l’accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens, s’il doit exister un jour, mais, il est d’ores et déjà, devenu texte de référence.

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