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Israël : le vent du durcissement

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Plus le temps passe, plus les événements au Proche-Orient semblent pencher en faveur d’Israël. En témoigne, à titre de premier exemple, la toute dernière déclaration de George W.Bush concernant le président de l’Autorité palestinienne. «Il faut se débarrasser» d’Arafat, a affirmé le président américain lors d’une rencontre avec des journalistes à la Maison- Blanche organisée à l’approche des fêtes de Noël et du Nouvel An, rapporte dimanche le quotidien israélien Yédiot Aharonot. C’est clair et sans ambages. «Les discours, c’est bien, mais ce sont des mots. J’attends des actes. Maintenant, il est temps de faire beaucoup de choses au Proche-Orient, et je me sens tenu d’agir en ce sens», a affirmé M. Bush, selon Yédiot Aharonot. «Vous pouvez être sûrs que j’ai fait beaucoup jusqu’ici, et que je continuerai d’agir. Je continuerai d’agir et d’être engagé par ma vision» de deux Etats, Israël et la Palestine, co-existant en paix, a encore dit le président américain. Le journal précise que ces propos ont été tenus quelques heures après un important discours du Premier ministre israélien Ariel Sharon jeudi soir à Herzlya. Parmi les griefs de Washington à l’égard de M. Arafat, considéré par les Américains comme «un obstacle à la paix», on peut ajouter celui de ne pas combattre le terrorisme. La décision de principe de se «débarrasser» de M. Arafat a été prise en septembre dernier par le cabinet israélien de sécurité. Ehud Olmert, le ministre du Commerce et de l’Industrie, ayant même précisé que sa liquidation était «une option». Sharon a tout de même pris la précaution de préciser qu’il n’avait pas de plans visant à assassiner Arafat. Dans son discours à Herzlya, Sharon avait averti qu’il ordonnerait unilatéralement un redéploiement sécuritaire supposant le démantèlement de colonies et l’annexion d’autres colonies d’ici quelques mois, si entre-temps les Palestiniens «ne mettent pas fin aux violences de l’Intifada». Un discours qui, par ailleurs, augure mal de la mission de bons offices qu’entreprend lundi en Israël le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher. «Les déclarations de Sharon bousculent la médiation qu’entreprend l’Egypte» en Israël, a déclaré Salama Ahmed Salama, éditorialiste à Al-Ahram, qui assure que de telles déclarations «montrent que Sharon ne veut pas la paix». «Les menaces d’Ariel Sharon de prendre des mesures unilatérales, alors que M. Maher est sur le point de se rendre en Israël pour sauver le processus de paix, constituent un acte inconvenant, et n’aident pas à relancer les négociations de paix», estime pour sa part Al-Ahram dans un commentaire. Le Caire, dont les relations avec Tel-Aviv sont en amélioration après une période de paralysie glaciale, a décidé d’envoyer lundi en Israël son chef de la diplomatie, qui rencontrera Ariel Sharon et son homologue israélien Sylvan Shalom, dans le cadre de ses efforts traditionnels de médiateur et d’intermédiaire dans le conflit. Retournant l’argument adressé aux Palestiniens, M. Maher a appelé M. Sharon à appliquer lui-même la Feuille de route. «Si M. Sharon s’engage vraiment sur la Feuille de route et envisage de mettre fin à la violence et à la colonisation, à évacuer les colonies sauvages immédiatement puis le reste des colonies, à retirer ses forces et à créer des conditions facilitant la vie des Palestiniens et donc celle des Israéliens, il n’y aura pas besoin de mesures unilatérales», a-t-il dit samedi. Or, selon Salama Ahmed Salama, l’échec, à deux reprises, des discussions, et la ligne dure adoptée par M. Sharon dans son discours, «compliquent la mission de l’Egypte». Autre motif de satisfaction pour Israël, le régime syrien se trouve dans une «situation difficile» en raison des pressions américaines qui vont crescendo depuis la chute de Bagdad le 9 avril, estiment des diplomates. A cet égard, le président Bachar al-Assad déploie des efforts d’ouverture tous azimuts. Ainsi, il a multiplié les voyages à l’étranger, notamment en Grèce à la mi-décembre, et a reçu à Damas le président brésilien. D’autres voyages sont annoncés pour 2004, notamment en Turquie, membre de l’Otan et fidèle allié des Etats-Unis. Damas se voit reprocher entre autres de détenir des armes chimiques, de chercher à acquérir des armements biologiques et de laisser passer des combattants en Irak à travers une frontière longue de 600 km. Dans les milieux diplomatiques arabes, on relève que la Syrie veut régler «par le dialogue» ses différends avec les Etats-Unis. Elle entend «préserver son amour-propre » et ne pas apparaître comme obéissant aux injonctions américaines. Dans des déclarations remarquées au New York Times, le président Assad a exprimé, début décembre, sa volonté de reprendre les négociations de paix avec Israël, qui occupe le plateau syrien du Golan depuis 1967. Si les discussions avec Israël réussissent, elles pourraient conduire à l’établissement de relations normales et totales avec Tel-AViv.

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