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Israël veut assassiner Arafat

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Les jours du chef de l’Autorité palestinienne seraient-ils comptés ? À en croire les récentes déclarations du vice-Premier ministre israélien, Yasser Arafat pourrait être supprimé à n’importe quel moment. En effet, Ehud Olmert a fait savoir que l’assassinat du président palestinien n’était pas exclu pour retirer celui que l’Etat hébreu qualifie d’obstacle à la paix. « Le tuer est effectivement l’une des options (…) Nous essayons d’éliminer tous les cerveaux du terrorisme, et Arafat en est un », avait déclaré sans retenue ce membre influent du gouvernement d’Ariel Sharon à la radio israélienne. La déclaration d’Ehud Olmert n’a rien d’étonnant puisqu’elle ne reflète que l’approche avec laquelle l’État hébreu aborde le conflit au Proche-Orient. Une approche qui a fait ses preuves en matière de carnages et de bains de sang. Elle est d’autant sans surprise au vu de tout ce qui a émané, durant des décennies, de la part d’Israël sans que Tel-Aviv soit inquiété le moins du monde pour ses agissements. Lesquels sont, de l’avis de l’ensemble de la communauté internationale, des actes relevant du terrorisme d’État. Ainsi, dans une dernière tentative de masquer les véritables raisons de la violence qui prévaut au Proche-Orient, le cabinet de sécurité israélien a décidé de « retirer » Arafat, sans toutefois préciser quelle forme prendrait ce « retrait ». Le journal israélien Maariv rapporte par ailleurs qu’Avi Dichter, le chef des services secrets israéliens (Shin Bet), s’est prononcé en privé pour un assassinat plutôt qu’un bannissement d’Arafat. Dichter estime que le décès d’Arafat pourrait n’avoir qu’un impact à court terme, en déclenchant des mouvements de protestation dans les territoires palestiniens qui ne dureraient que quelques semaines, alors que l’exiler susciterait un mouvement de sympathie durable en sa faveur en le plaçant sur la scène internationale. Olmert a, pour sa part, évoqué une autre façon de se débarrasser d’Arafat, évoquant le fait de l’isoler en l’empêchant de communiquer par le biais de brouillages électroniques. « Il serait comme un prisonnier dans un donjon (…) Il recevrait une ration de nourriture deux fois par jour, mais ne pourrait rencontrer personne, ni organiser des conférences de presse ou accorder des interviews, ni utiliser un téléphone portable ou tout autre téléphone », a expliqué Olmert sans l’ombre d’une hésitation. Les provocations d’un gouvernement devenu hors-la-loi par la force des choses ont aussitôt suscité une indignation générale. Les capitales du monde entier ont mis en garde le gouvernement israélien quant au danger que cela représentait. À commencer par l’allié assidu de l’État hébreu, dont le secrétaire d’État, Colin Powell, s’est prononcé contre la liquidation physique ou l’exil de Yasser Arafat, soulignant notamment le chaos que semblable mesure risquerait d’engendrer au Proche-Orient. « Les Etats-Unis ne soutiennent ni l’élimination, ni l’exil de M. Arafat (…) le gouvernement israélien le sait », avait déclaré Colin Powell dans un entretien accordé à Bagdad à la chaîne de télévision Fox News. « Je pense qu’on pourrait craindre dans cette hypothèse qu’une furie se déchaîne dans l’ensemble du monde arabe, du monde musulman et dans de nombreuses autres régions du monde », avait-t-il ajouté. Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens avaient exprimé leur soutien à Arafat, beaucoup jurant de sacrifier leurs vies pour le protéger, devant son quartier général de Ramallah où l’armée israélienne le confine depuis 21 mois. Les nouveaux plans machiavéliques d’Israël risquent d’être lourds de conséquence. Les prochaines évolutions dans les démarches du gouvernement israélien pourraient s’avérer fatales et prouveraient, si besoin était, ses intentions d’enterrer la paix, prétextant que l’Autorité palestinienne encourage la terreur. Cependant, le gouvernement d’Israël appréhende pertinemment que les bombes humaines qui se font exploser sont un signe, on ne peut plus manifeste, du désespoir et de la détresse d’une jeunesse meurtrie par une répression barbare et des mortifications devenues son pain quotidien.

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