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Italie : La polémique sur l’euthanasie s’éteint

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Piergiorgio Welby, un homme atteint de dystrophie musculaire, est décédé mercredi soir. Le malade réclamait depuis plusieurs jours le droit à la mort digne. Il a pu l’avoir, puisque c’est un médecin italien, Mario Riccio, qui a déclaré jeudi avoir débranché les appareils respiratoires.
Le cas de Welby, un sexagénaire, a engendré une forte polémique qui a divisé l’opinion publique en Italie, un pays profondément catholique qui n’autorise pas l’euthanasie.
C’est le responsable du parti de l’opposition, l’Union des démocrates-chrétiens (UDC) qui a réagi en premier à l’aveu du médecin. Luca Volonte a demandé l’arrestation pour meurtre du docteur Mario Riccio. Ce dernier avait avoué peu auparavant, lors d’une conférence de presse, qu’il avait administré à Welby un cocktail de sédatifs avant d’arrêter le système de respiration artificielle. «Le cas de Welby n’est pas un cas d’euthanasie. Il s’agit de refus de traitement», a poursuivi l’anesthésiste, se disant prêt à répondre aux questions des magistrats.
Le malade qui a demandé et subi l’euthanasie est Piergiorgio Welby qui aurait soufflé la semaine prochaine ses 61 bougies. Welby était atteint de dystrophie musculaire à un stade avancé. Cette maladie dégénérative atrophie les muscles et les empêche de bouger. Malgré son immobilité, Welby a gardé toute sa lucidité et a pu saisir la justice dans le but d’obtenir le droit de mourir dignement. Le week-end dernier, le tribunal romain avait fait savoir sa décision. La demande du malade a été rejetée, mais le Parquet avait fait appel. Cette plainte est la première du genre en Italie, un pays où le catholicisme est très présent et très influent. «Que mon corps torturé et brisé trouve la paix» c’est ce qu’a écrit Welby au président italien Giorgio Napolitano pour lui demander le droit d’être débranché des appareils qui le maintiennent en vie. Cette phrase, Welby a pu l’exprimer grâce à un logiciel de reconnaissance de ses mouvements oculaires.
Dans le monde et à ce jour peu de pays autorisent le suicide médicalement assisté pour les malades en phase terminale. C’est le cas de la Suisse, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Etat américain de l’Oregon.  
En Italie, un médecin qui est jugé coupable d’euthanasie est passible de quinze ans de réclusion criminelle. Quant aux partisans de Welby au droit de mourir dignement, ils s’étaient appuyés sur un article de la Constitution italienne. Celui-ci déclare qu’une personne ne peut être contrainte à suivre un traitement médical contre sa volonté. Marco Cappato, élu du Parlement européen et secrétaire de l’association Luca Coscioni qui milite pour le droit à l’euthanasie, a déclaré que «Welby a obtenu ce qu’il réclamait depuis 88 jours, dans le respect plein et entier de ses droits, de la loi et de la Constitution».

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