Un peu moins d’un mois après le lancement du long processus de sélection des candidats des deux partis américains, le sénateur de l’Arizona s’est imposé dans les trois consultations les plus importantes: dans le New Hampshire, en Caroline du Sud et en Floride.
Ses victoires, il les a construites sur un arc politique solide allant des républicains modérés aux conservateurs soucieux des questions de sécurité nationale. Les indépendants sont également plus enclins à se porter sur sa candidature que sur celle d’un Romney par exemple.
De ses chances en vue du «Super Tuesday», McCain dit : «Je compte l’emporter et être le candidat de notre parti».
«Il fait montre de sa capacité à mobiliser au-delà de la base traditionnelle du Parti républicain», note Merle Black, qui enseigne la science politique à l’université Emory d’Atlanta.
Il y a six mois de cela, nul ne misait lourd sur le sénateur de l’Arizona. À court d’argent, crédité de moins de 10% des intentions de vote dans les sondages nationaux, il venait de se séparer de son équipe de campagne et semblait sur le point de jeter l’éponge.
Il est aujourd’hui l’homme à battre dans une lutte qui semble se resserrer à un duel entre Romney et lui, Giuliani et Mike Huckabee ayant sans doute perdu trop de terrain dans les médias pour venir troubler leur affrontement.
Le débat électoral programmé mercredi soir à Simi Valley, en Californie, pourrait du reste tourner à de vifs échanges entre les deux principaux prétendants à l’investiture républicaine, qui ont déjà laissé transparaître le thème de leurs attaques – McCain accusant Romney d’être partisan d’un retrait des troupes américaines d’Irak, Romney dénonçant les idées libérales en matière de moeurs de McCain.
«Romney a l’argent (ndlr, sa fortune personnelle est évaluée entre 190 et 250 millions de dollars), mais la pression va véritablement s’exercer sur lui: il doit remporter des victoires», dit Merle Back.