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Karzaï, l’ami de Washington

Hamid Karzaï n’était décidément pas un visiteur comme les autres. Il est le premier dirigeant afghan à se rendre aux Etats-Unis depuis quarante ans, et son séjour intervient dans un contexte de guerre relancée par le discours du Président américain, mardi, dans l’enceinte du Capitole. Une guerre dont l’Afghanistan est à l’heure actuelle -et ce depuis le 7 octobre dernier- le champ principal de bataille, et une lutte qui ne fait aussi «que commencer». C’est dire à quel point les relations entre les deux pays sont faites pour durer. M. Bush l’a lui-même souligné après un entretien d’une heure avec le dirigeant afghan lundi. «Président Karzaï, je réaffirme aujourd’hui que les Etats-Unis continueront à être un ami du peuple afghan dans tous les défis qu’il lui reste à relever». Le chef de la Maison-Blanche a aussi ajouté que l’armée US soutiendra «des programmes d’entraînement de la police et d’aide à la formation et à l’entraînement d’une armée nationale pour l’Afghanistan».
Les Etats-Unis ne laisseront donc pas – comme ils l’avaient fait en 1989 après le départ des Soviétiques – tomber l’Afghanistan. Ce à quoi le chef intérimaire de Kaboul a répondu par un soutien total à la présence militaire US, répétant que les forces américaines et internationales demeureront dans son pays tant que durerait la guerre contre le terrorisme. Considéré comme l’homme du consensus lors de sa désignation à la tête du gouvernement afghan, le 5 décembre dernier à Bonn, Hamid Karzaï recueille aujourd’hui les fruits d’une politique favorable à Washington depuis l’arrivée des premiers Marines dans son pays. Autre signe tangible de cette parfaite entente : le département du Travail a ajouté, mardi, 3 millions de dollars dans les caisses de Kaboul. Cette somme doit permettre la création d’emplois pour les jeunes et les anciens combattants, et de projets professionnels pour les femmes.
Présent lors du discours musclé de George W. Bush, mardi soir, sur l’état de l’Union, Hamid Karzaï est allé jusqu’à soutenir la position américaine concernant le statut des prisonniers de guerre de Guantanamo, à Cuba. Il avait déjà, la veille, affiché sa détermination à lutter contre le terrorisme. «Cette lutte commune doit être menée jusqu’à son terme. Nous devons en finir avec eux. Nous devons les faire sortir de leurs grottes et de leurs cachettes. Et nous promettons de le faire».
Après s’être recueilli mercredi sur les ruines du World Trade Center à New York, Hamid Karzaï a terminé son séjour par le Conseil de sécurité de l’ONU, où il a réclamé l’élargissement de la Force internationale de paix (ISAF) – à laquelle les Etats-Unis n’adhèreront pas – dans d’autres villes afghanes encore victimes de conflits entre chefs de guerre locaux. A l’image d’Hamid Karzaï, l’Afghanistan part sur des ruines, mais ses ressources et sa position géographique en font une région séduisante à plus d’un titre…

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