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La Côte d’Ivoire face à ses devoirs

«Il est beaucoup plus difficile de construire la paix que de faire la guerre ». C’est par ce constat que le ministre français des affaires étrangères a ouvert les débats mercredi devant des délégations qui étaient réunies pour la première fois depuis le début de la crise en Côte d’Ivoire, le 19 septembre 2002. « Ici, toutes les forces ivoiriennes sont réunies et c’est ensemble qu’il vous appartient de trouver des solutions à la crise qui frappe si durement votre pays », leur a indiqué Dominique de Villepin. « L’Histoire hésite, la Côte d’Ivoire hésite et l’Histoire vous oblige, votre peuple vous regarde et il vous oblige », a solennellement déclaré le ministre français depuis le centre de conférences internationales de la capitale.
Après cette séance inaugurale, les représentants des principales formations politiques ivoiriennes et ceux des trois mouvements rebelles devaient se retrouver à une trentaine de kilomètres de là, au Centre national du rugby (CNR) à Linas-Marcoussis, dans l’Essonne, pour neuf jours de discussions aux enjeux énormes. « Nous demanderons des élections présidentielles et législatives anticipées le plus rapidement possible », a déjà indiqué Guillaume Soro, secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire, mercredi sur les ondes de Europe 1. Cette revendication sera l’un des sujets de débat – et de compromis? – les plus délicats, le président ivoirien ayant toujours réfuté toute démission. « En octobre 2000, j’ai été élu par 59 % des Ivoiriens et le mandat présidentiel est de cinq ans (…).
Les Nation-Unies et toutes les nations du monde ont dit soutenir la légalité constitutionnelle, la légalité et la légitimité du régime, ça veut dire le régime que je représente et que j’incarne », a répété ce dernier dans un entretien accordé à l’agence britannique Reuters, mardi soir. La table-ronde parisienne va-t-elle accoucher d’une plate-forme commune comme elle l’ambitionne ? L’«électrochoc» souhaité part M. de Villepin aura-t-il lieu ?
Mardi, tandis que les délégations ivoiriennes prenaient le chemin de la France, un détachement de 179 soldats sénégalais a quitté Dakar pour rejoindre la Côte d’Ivoire. Il constitue le premier déploiement important de la force ouest-africaine censée prendre la relève des troupes françaises et assurer le respect du cessez-le-feu dans le pays. Soixante-dix-sept soldats du Niger ont aussi pris le chemin de la Côte d’Ivoire le même jour, sans pour autant que la force régionale issue de la CEDEAO ne soit encore au complet puisqu’elle doit compter à terme 1.500 hommes. Jeudi, l’envoyée spéciale humanitaire du Kofi Annan pour la crise en Côte d’Ivoire est par ailleurs attendue à Abidjan. Carolyn McAskie, qui se rendra «dans tous les pays de la région affectés par la crise», vient «évaluer la nature et l’étendue de la crise humanitaire». Elle devra ensuite «faire des recommandations sur les mesures urgentes à prendre afin d’éviter un désastre humanitaire».

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