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La difficile réconciliation entre Sarkozy et De Villepin

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Il n’y aura donc pas d’images ou de photos de Nicolas Sarkozy accueillant avec une chaude poignée de main Dominique de Villepin à l’Elysée. Cet instant était censé incarner le début de réconciliation entre les deux hommes après une guerre fratricide inédite dans les annales contemporaines de la droite. Juste avant cette rencontre inscrite opportunément dans le cadre des entretiens du chef de l’état, président du G20, qu’il organise avec les grandes personnalités françaises, notamment les anciens chefs d’Etat et Premiers ministre, Dominique de Villepin annonce brusquement son retrait de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy. Ce retrait reçu comme un coup de fouet par le landerneau indique deux constats essentiels. Le premier est de signifier que les tentatives du chef de l’Etat de rassembler sa famille politique, y compris ses détracteurs les plus virulents ont échoué. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé avec les nombreuses médiations auxquelles Nicolas Sarkozy avait donné sa bénédiction notamment, celle menée avec une certaine frénésie, par le nouveau patron de l’UMP Jean-François Copé. Le second constat est que Dominique de Villepin a décidé d’opter pour une clarification politique qui brouillait son message et l’empêchait de prendre son essor. Comment en effet continuer à batailler aussi durement contre le chef de l’Etat et la politique du gouvernement tout en restant un membre prestigieux de ce parti? Lorsque la tension avec Nicolas Sarkozy avait atteint son apogée, de nombreuses voix au sein de l’UMP s’étaient élevées pour lui demander de quitter le parti. Cette invitation lui était adressée aussi de la part d’autres composantes de la droite comme les centristes en vue d’envisager d’autres redéploiements. Et pourtant les récents signaux émis par Dominique de Villepin dégageaient une nette volonté de poser les armes et d’observer une sorte d’armistice à l’égard de Nicolas Sarkozy. Lors des ses nombreuses interventions dans la presse, Dominique de Villepin avait adopté un verbe rond, presque réconciliant. De la part de l’Elysée, sans aller jusqu’à la calinothérapie, l’heure était aussi à la détente. Il était donc facile d’imaginer que cette nouvelle posture publique épousait les nombreuses médiations secrètes qui visaient à rapprocher les deux hommes et à aplanir leurs différends. En quittant l’UMP à la veille d’une rencontre très attendue, Dominique de Villepin indique sa volonté de mener sa barque présidentielle, même si de nombreuses voix s’interrogent sur ses capacités financières à accomplir cette aventure. Et à la veille de cette rencontre, Dominique de Villepin avait repris son langage d’opposant intransigeant avec la gouvernance de Nicolas Sarkozy. Il l’avait montré lorsqu’il avait pris la défense des juges en grève révoltés par la sortie de Nicolas Sarkozy sur la récidive. Il vient de le confirmer en montrant sa solidarité avec le groupe de diplomates qui dénoncent l’amateurisme, la faiblesse et le manque de visibilité de la politique étrangère de la France. Entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, la rupture semble consommée. Si les raisons de ce divorce sont de notoriété publique, compétitions d’ego, affaire Clearstream, dispute d’héritage politique, très peu d’informations circulent sur les véritables raisons qui expliquent l’échec des différentes médiations. Les médiateurs, par définition discrets, n’ont pas encore livré leur part de vérité.

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