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La France veut un observateur européen à l’audience

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La France a discuté avec l’Union européenne de l’éventuelle présence d’un observateur européen à une comparution jeudi, en Tunisie, du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, incarcéré pour agression sur une automobiliste, a-t-on appris mercredi, au Quai d’Orsay. «La concertation européenne se poursuit y compris sur la présence européenne à l’audience», a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, en réponse à une question pour savoir si la France allait envoyer un observateur assister à cette comparution. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s’était dit récemment «déçu» par les arrestations de journalistes en Tunisie, les jugeant «inutiles alors que le président Zine el Abidine Ben Ali vient d’être largement réélu». Tunis avait répliqué en rejetant toute «ingérence» extérieure et en saisissant l’Union du Maghreb Arabe et l’Union africaine contre une «ingérence dans ses affaires intérieures et des atteintes à sa souveraineté». Ecroué depuis le 29 octobre, Taoufik Ben Brik est accusé de faits de violence, outrage public aux bonnes mœurs et dégradation volontaire des biens d’autrui.
Pour ses avocats et des organisations de défense des droits de l’Homme, l’incarcération du journaliste est directement liée à des articles virulents dans la presse française contre le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, publiés avant la dernière élection présidentielle d’octobre.
Le président tunisien, élu avec 89,62% des voix, a entamé son cinquième mandat successif. Mercredi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées place de l’Opéra à Paris et devant l’office du tourisme de Tunisie, pour demander la libération de Taoufik Ben Brik et de Zouhair Makhlouf, collaborateur d’un hebdomadaire d’opposition et d’un site Internet basé en Allemagne, poursuivi pour avoir tourné illégalement des images.
Des militants de Reporters sans frontières (RSF) avaient mis en place des grilles de prisons factices avec les photos des deux journalistes. «Tunisie : presse muselée, journalistes emprisonnés», était-il inscrit sur une banderole. Des associations tunisiennes avaient aussi déployé une banderole appelant à leur libération.
«En Tunisie aujourd’hui, c’est très difficile, voire impossible pour un journaliste indépendant de pouvoir s’exprimer par quelque moyen que ce soit, par écrit, sur Internet, c’est impossible», a déclaré à l’AFP-TV Soazig Dollet, responsable du bureau Afrique du nord à RSF.

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