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La Grande Bretagne aime les voilées

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Shabina Begum, une jeune musulmane britannique, a gagné, mercredi dernier, sa bataille judiciaire contre son ancien lycée Denbigh de Luton (nord de Londres), dont les responsables lui avaient refusé le droit de porter le Jilbab, une longue robe traditionnelle ne laissant apparaître que les mains et le visage. Cette décision a créé ainsi une jurisprudence que les écoles britanniques vont devoir, désormais, intégrer dans leurs règlements intérieurs.
La Cour d’appel avait estimé que les droits de l’adolescente, âgée de 16 ans, ont été bafoués par son école qui lui a interdit de porter la robe traditionnelle musulmane. Ce jugement a annulé la décision d’un tribunal qui, l’an dernier, avait autorisé le lycée Denbigh à interdire le port du jilbab. Shabina Begum a affirmé que la décision de son école était «une conséquence de l’atmosphère créée dans les sociétés occidentales après le 11 septembre. Atmosphère dans laquelle l’Islam était devenu une cible de calomnie au nom de la guerre contre la terreur».
La jeune fille a, par ailleurs, qualifié ce verdict de victoire pour tous les Musulmans qui souhaitent préserver leur identité et leurs valeurs malgré les préjugés et le sectarisme. L’affaire remonte à septembre 2002. Âgée alors de 12 ans, Shabina Begum, qui portait à l’époque un voile et un pantalon recouvert d’une tunique, avait annoncé son souhait de revêtir le jilbab. Jugeant cette tenue contraire au règlement intérieur, le proviseur a demandé à la jeune fille de se soumettre à la réglementation ou de s’inscrire dans une école coranique. À noter que 79 % des élèves inscrits à Denbigh High School sont de religion musulmane. Au sien de cet établissement, les jeunes sont autorisés à porter des pantalons, des jupes, des shalwar-kameez (pantalon et tunique traditionnels), et les filles peuvent même porter des foulards islamiques. Suite à cette décision, Shabina Begum a décidé de porter l’affaire devant la justice. Malheureusement, en juin dernier, le tribunal de première instance a tranché en faveur de son école.
Acceptant de prendre sa défense en Cour d’appel, Cherie Booth, l’épouse du Premier ministre Tony Blair, a estimé, lors de sa plaidoirie, que «les Etats ont deux possibilités: soit imposer le port d’une tenue sans aucune connotation religieuse à l’école, comme en France ou en Suisse, soit respecter la diversité des élèves et les autoriser à exprimer leurs sentiments religieux.» Puisque le Royaume-Uni n’a pas de loi qui interdit les signes religieux ostentatoires, comme en France, le collège de Luton n’avait donc pas le droit de «décider et de choisir» seul quelle croyance religieuse autoriser, a-t-elle ajouté. Les trois juges ont effectivement estimé que Shabina Begum a été injustement exclue de son école, qui lui a «illégalement refusé le droit de manifester sa religion».
En France, la loi sur la laïcité avait provoqué une polémique qui a suscité l’intérêt de toutes les composantes de la société.
Le débat s’est achevé par l’entrée en vigueur de ladite loi. Celle-ci interdit le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement leur appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Mais elle autorise les accessoires et tenues portés communément par les élèves en dehors de toute signification religieuse.

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