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La Palestine en état d’urgence

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Suite aux recommandations du comité exécutif de l’OLP, Mahmoud Abbas a nommé un gouvernement d’urgence, jeudi soir, en réponse à la perte de contrôle de la bande de Gaza en faveur du Hamas.
Le Premier ministre Ismaël Haniyeh a été limogé, remplacé par l’ancien ministre des Finances, Salam Fayyad. Le nouveau gouvernement sera composé de 14 ministres, tous indépendants du Fatah ou du Hamas, selon le bureau du président Abbas. «Rien ne peut être résolu sans le mouvement islamique avec le pouvoir de tout le peuple palestinien», déclare Haniyeh, estimant devoir «continuer à assumer ses fonctions».
Le coup d’Etat privant le Fatah de tout pouvoir dans la bande de Gaza a été mené par les forces exécutives du Hamas, représentant 6 500 hommes ainsi que les brigades Ezzedine Al Qassam, fortes de 4 000 hommes.
Les bureaux de police de Gaza ont été pris par les forces du Hamas qui, tels que des libérateurs, y portent fièrement le drapeau vert. Les pillards se sont mêlés aux combattants, dévalisant les lieux de résidences des leaders Fatah, dont la maison du président Arafat. Khaled Meshaal, chef du bureau politique du Hamas, en exil à Damas, a assuré que son parti «n’a aucunement l’intention de faire un coup d’Etat sur le système politique palestinien». Il assure que «sur le plan juridique et politique, rien n’est changé à Gaza. Hamas ne gouverne pas Gaza».
«Ils ne veulent pas le pouvoir, mais ils l’utilisent et ils contrôlent Gaza», rétorque Mohammed Edwan, porte-parole du gouvernement Abbas, joint par téléphone. «Depuis qu’ils parlaient avec le Fatah d’un gouvernement d’unité, ils se préparaient à ce coup militaire», affirme-t-il. «La guerre est toujours en cours, or nous n’avons pas l’intention de discuter avec ceux qui détruisent, tuent les Palestiniens et occupent les institutions officielles à Gaza. Le Hamas doit livrer les responsables. Zahar, Ahmad al Jabri et Ismaël Haniyeh doivent se retirer de la vie politique dans le but d’ouvrir le dialogue. Le Fatah est prêt à engager un pourparler pour rétablir la stabilité des Palestiniens et de la société», ajoute Mohammed Edwan.
«Les gens ont peur de parler politique», témoigne Hadi Shebli, politologue et fonctionnaire à Gaza. «Beaucoup s’inquiètent et n’osent plus critiquer le Hamas, par peur des représailles. Les gens sortent acheter les derniers produits alimentaires car d’ici deux jours les magasins seront vides. La bande de Gaza ne produit rien, elle achète à Israël ou à l’Egypte, or les deux frontières sont fermées. Nous allons faire face à un manque de nourritures et de médicaments», s’inquiète-t-il.
L’Union européenne a «condamné avec la plus grande sévérité la prise de pouvoir violente par les milices illégales du Hamas».
Les gouvernements israéliens et américains parlent d’un éventuel déblocage des fonds en faveur du président Abbas et de son gouvernement d’urgence. La peur d’une scission entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, tant politique qu’elle existe déjà au niveau territoriale, est dans toutes les pensées : deux territoires, pour deux légitimités politiques qui s’affrontent à la tête d’un seul peuple. Longue de 45 km et large de 7 à 12 km, la bande de Gaza compte 365 km2 et plus d’1,5 million d’habitants, constituant l’un des territoires les plus dense du monde.

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