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La RDC à feu et à sang

L’Ituri, une région située au nord-est de la République démocratique du Congo, n’a connu que quelques rares moments de répit depuis le début des combats en 1999. Cette année-là, le pays entier est déjà en état de guerre civile, le Rassemblement congolais pour la démocratie tentant alors – avec l’appui du Rwanda voisin – de renverser le pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. L’Ituri, elle-même, est utilisée comme avant-poste de l’armée ougandaise qui, basée à Bunia, y crée un autre groupe rebelle : le Mouvement pour la libération du Congo. C’est dans ce contexte que des affrontements meurtriers commencent entre les deux communautés qui cohabitaient jusqu’alors dans cette province : les Hema et les Lendu. Un peu plus loin, toujours dans l’Oriental, le Rwanda et l’Ouganda, appuyés par leurs rébellions respectives, se battent pour le contrôle de Kisangani… En novembre 1999, face à l’ampleur de la catastrophe, le Conseil de sécurité de l’ONU crée une mission d’observation dans le pays, la MONUC, avec des officiers de liaison à Bunia même. Bien que présents, les casques bleus ne peuvent intervenir dans les massacres qui suivent en 2000 et en 2001 entre les Hema et les Lendu. Malgré l’ouverture de pourparlers de paix avec l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en janvier 2001 – après l’assassinat de son père – l’Ituri continue d’être secouée par des violences dans lesquelles sont embrigadés de nombreux enfants-soldats. Le MLC de Jean-Pierre Bemba parti de Bunia, c’est l’autre mouvement rebelle, le RCD, qui prend le contrôle de la ville en novembre avant d’en être chassé un an plus tard, en septembre 2002, par l’Union des patriotes congolais. L’UPC, de Thomas Lubanga, est, comme le MLC, soutenue par l’Ouganda. Ce pays signe parallèlement, comme le reste des Etats limitrophes, un accord de paix avec Kinshasa visant le retrait de ses troupes de la RDCongo. Elles ne partiront totalement que ce mois de juin 2003, après que Kampala eut même augmenté ses effectifs pour faire face à l’alliance UPC-RCD. En mars, l’armée ougandaise chasse d’ailleurs temporairement l’UPC de Bunia et le Rwanda, officiellement retiré du pays, menace d’y renvoyer ses troupes ! Parallèlement, les affrontements entre Hema et Lendu reprennent, les deux ethnies étant impliquées dans les rébellions. Au mois de mai, au moins 500 civils sont massacrés, s’ajoutant aux 50.000 autres tués depuis 1999, sans compter les 500.000 déplacés. C’est alors qui, après plusieurs alertes données par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et de nombreuses organisations humanitaires et de défense des droits de l’Homme, la France relance, le 12 mai, l’idée d’une intervention internationale. Celle-ci est approuvée par le Conseil de sécurité le 30 mai avec la création de la « Force multinationale intérimaire d’urgence à Bunia », la FORMIUB. Placée sous commandement, elle est essentiellement composée d’une force commune européenne, Artémis, de 1.500 soldats, dont environ le tiers est depuis déployé sur le terrain. Depuis leur arrivée, les combats semblent avoir cessé et six milices locales ont même annoncé jeudi qu’elles comptaient se réunir pour parvenir à un cessez-le-feu. Espoir de paix ? Cinq d’entre elles avaient déjà signé le 16 mai un tel engagement avant de reprendre les armes. Autant dire que le règlement politique, à terme, du conflit est encore bien loin…

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