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La stabilité du régime républicain

Aujourd’hui Le Maroc : Comment évaluez-vous le travail accompli par la commission ad hoc que vous avez présidée ?
Tizani Haddad : Sans vouloir verser dans l’autosatisfaction démesurée, j’estime que le travail accompli par les 35 membres de la commission a été d’une excellente facture. A preuve ces débats passionnants qui ont émaillé ces multiples séances pendant trois semaines. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que jamais les travaux d’une commission n’ont été aussi suivis par autant de députés. Il y a eu près de 735 interventions et la commission a proposé 40 amendements dont 39 furent approuvés par le gouvernement. C’est dire que les allégations de certains qui taxent la chambre des députés de caisse de résonance du gouvernement sont dénués de tout fondement.
Certains éléments extraparlementaires contestent cette réforme dans le fond et dans la forme.
Les arguments présentés par ces personnes me semblent dénués de tous sens de responsabilité. Affirmer que l’amendement de la constitution n’est pas un acte constitutionnel relève d’un manque flagrant de responsabilité politique. Ce qui est étonnant c’est que pour étayer leur argumentaire, ils se réfèrent à la démocratie française alors que tout le monde sait que celle-ci a connu l’avènement de cinq républiques. Il faut savoir raison garder car lorsqu’on dit que la réforme de la constitution n’est pas essentielle, c’est qu’on va à contre courant de l’évolution politique que connaît le monde. C’est pourtant évident, l’État ne peut pas changer de système politique sans se référer aux principes de la constitution.
Mais que rapporte de nouveau cette réforme en matière d’ouverture politique à part le changement des textes législatifs, politique et judiciaires.
Les mauvaises langues s’attardent beaucoup plus sur les changements apportés à la réelection du président. Encore faut-il préciser que ce domaine, c’est la liberté de tout individu de se présenter à la candidature présidentielle qui a été consolidée. Que le président soit rééligible, cela se passe partout dans le monde y compris en France où ses mandats ne sont pas limités. Bien plus en limitant l’age du candidat à 75 ans, l’État a fait mieux que ce qui passe en France et a carrément mis fin à la présidence à vie. Cette question a été d’ailleurs longuement débattue et je pense personnellement qu’aucun texte, ni loi ne peut se substituer à la volonté populaire. A ma connaissance et j’estime que je suis assez habilité pour le dire puisque je suis passé par l’opposition, la volonté populaire constitue la meilleure expression de la démocratie. Ceci étant, ces contestataires oublient d’évoquer l’innovation principale de cette réforme qui est l’instauration du pluralisme politique qui figure pour la première fois dans la constitution. ll faut se rendre à l’évidence et constater que les textes de cette réforme constituent un véritable bond en avant dans la consolidation du régime républicain.
Certains évoquent justement l’ambiguïté des textes, notamment en ce qui concerne la liberté d’opinion et d’expression.
C’est cette surenchère politique qui fait planer l’ambiguïté sur ces auteurs et non pas les textes. Quand on parle de pluralisme, c’est que la constitution garantit la liberté dans toutes ses formes et ses expressions. Mais il ne faut pas cultiver l’amalgame entre les principes de la liberté et des droits humains avec la violation de la loi. On ne peut pas violer la loi sans en subir les conséquences, c’est un principe qui régit les démocraties les plus ancrées dans le monde.
La Tunisie a choisi un régime présidentiel parce qu’il garantit la stabilité politique de notre pays.
On ne peut se permettre des crises politiques à répétition comme cela se passe dans les démocraties parlementaires telle l’Italie. C’est pour cela que j’estime que le régime républicain choisi par les Tunisiens reste le meilleur système qui garantit la démocratie et le progrès de notre pays.

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