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La Syrie rattrapée par le terrorisme

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Décidément, les pays arabes épargnés par le terrorisme se font de plus en plus rares. Après le Maroc, l’Arabie Saoudite, le Yémen, la Jordanie, c’est au tour de la Syrie de goûter aux affres de la violence.
Mardi dernier, une voiture piégée a explosé devant un immeuble désaffecté, qui abritait auparavant les locaux des Nations Unies à Damas. L’incident a eu lieu dans le quartier diplomatique de la capitale syrienne. Aussitôt, les Forces de l’ordre se sont rendues sur place. S’en est suivi un accrochage entre les policiers et les quatre terroristes qui ont tenté de prendre la fuite. Résultat: deux des assaillants ont trouvé la mort dans les échanges de coups de feu. Les deux autres, parmi lesquels un blessé, se sont faits arrêtés. En outre, un membre des forces de l’ordre ainsi qu’une passante ont perdu la vie lors de la fusillade.
Cette attaque, la première du genre en Syrie, n’a été revendiquée par aucune organisation terroriste. La cible, un immeuble vide, certes dans un quartier diplomatique hautement surveillé, laisse planer un sérieux doute sur les objectifs de ces terroristes.
Probablement ne voulaient-ils que lancer un message aux autorités syriennes. C’est du moins ce que pense un haut responsable syrien, Ahmad al-Hadj Ali qui a souligné que ces terroristes « voulaient donner l’impression qu’il n’existe aucune zone, aucun endroit à l’abri de ce genre d’actes ». Mercredi, les médias publics n’ont pas cessé de faire l’écho des réactions populaires à cette attaque terroriste du mardi 27 avril.
Le peuple syrien est unanimement contre ce type de violence et l’Etat syrien a la ferme intention de le faire savoir. Sur la chaîne CNN, l’ambassadeur syrien à Washington a été on ne peut plus clair. En substance, il a affirmé que les Etats-Unis et la Syrie livrent le même combat, celui de la lutte contre le terrorisme. « Inutile pour le pays de l’Oncle Sam d’aller chercher des poux aux Syriens », pourrait-on résumer. En plus de cet aspect médiatique, extrêmement important, Damas a également livré une autre bataille, sur le terrain cette-fois.
Au lendemain des attaques, les Forces de sécurité ont annoncé la découverte, dans un immeuble de Damas, d’une cache d’armes appartenant au commando qui a perpétré l’attentat. Rien d’alarmant. Selon les autorités syriennes, le nombre d’armes serait limité et le commando ne compterait que très peu d’éléments. Malgré ces déclarations rassurantes, et dès que la situation fut maîtrisée, les Forces de l’ordre se sont déployées. Désormais, la Syrie passe du camp des « Etats voyous » qui soutiennent le terrorisme à celui de victime. Ce ne sont pas les Etats-Unis qui diront le contraire. En tout cas, Damas n’a pas l’air de vouloir laisser passer cette chance pour redorer son blason.
En fait, le terrorisme, tel qu’il est pratiqué depuis le 11 septembre 2001, a cette particularité de n’avoir aucune nationalité. Toutefois, pratiquement toutes opérations terroristes visaient des pays connus pour leur ralliement aux Etats-Unis. Avec l’attentat de Damas, cette condition n’est plus de mise. La Syrie est historiquement anti-américaine. Le régime des Assad n’est pas celui des Hachémites de Jordanie ou des Al Saoud.

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