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L’appel de Ben Laden authentifié avant sa diffusion

La diffusion par la chaîne de télévision al-Jazira d’une bande sonore attribuée à Oussama Ben Laden appelant à soutenir Saddam Hussein est exploitée à grande échelle par l’Administration Bush comme la preuve de la collusion entre le régime irakien et al-Qaïda. Londres lui emboîte le pas. Cet enregistrement démontre que Ben Laden est prêt à «faire cause commune avec l’Irak, fait valoir le gouvernement Blair. Bagdad a, bien entendu, dénoncé l’amalgame.
Dans le message diffusé par al-Jazira, que Colin Powell s’est empressé d’authentifier, pour autant que sa voix puisse être reconnu, le chef d’al-Qaïda insiste sur « l’importance des attentats suicide qui ont fait leurs preuves en Israël et aux Etats-Unis».
«La tentative désespérée de l’Administration américaine d’établir un lien entre l’Irak et Oussaman Ben Laden vise à trouver un prétexte pour lancer une offensive contre le peuple irakien », a déclaré le président de la Commission pour les Relations arabes et internationales au parlement irakien, Salem al-Qoubaïssi.
Parmi les réactions qui s’en sont suivies, celle du député socialiste français, Jacques Lang nous paraît intéressante. Il dit en substance : «Bush-Ben Laden, même combat», avant d’ajouter «cette guerre en Irak qui n’a aucun fondement pour l’heure va faire le jeu des terroristes. D’ailleurs, Ben Laden et ses semblables se frottent les mains». «L’équipe Bush, l’équipe de M. Oil Président, de M. président-pétrole, alimente le terrorisme et fait le jeu de Ben Laden et de ses semblables », a accusé M. Jacques Lang, estimant que la France « a raison de tenir bon» face aux Etats-Unis dans la crise irakienne pour le député socialiste, la guerre programmée contre Bagdad est «une affaire d’intérêts économique, et en même temps pure folie, car s’il y a intervention, il y aura une désagrégation, une désorganisation dans cette région du monde». La Maison Blanche a évoqué, à propos de cette cassette imputée à Ben Laden une «alliance naissante de la terreur» entre une dictature ayant des capacités de produire des armes de destruction massive et un réseau terroriste qui n’hésiterait pas à l’utiliser. « Si ce n’est pas une alliance avec le diable, alors je ne sais pas de quoi je parle.
L’histoire est remplie d’exemples de gens qui ont apparemment des intérêts différents et qui finissent par travailler ensemble. Le monde ne peut pas s’offrir le luxe de ne pas regarder la vérité en face », déclarait Ari Fleischer, porte-parole de la présidence américaine. Difficile pourtant de rapprocher Ben Laden à Saddam Hussein. On ne trouve aucun soutien à son régime dans la déclaration imputée au chef d’al-Qaïda : «nous suivons avec un grand intérêt les préparatifs de guerre des croisés pour réoccuper l’ancienne capitale de l’Islam et instaurer un gouvernement collaborateur, qui suit ses maîtres à Washington et Tel-Aviv, comme tous les autres gouvernements arabes traîtres et collaborateurs. Nous relevons l’importance d’entraîner les forces ennemies dans un combat long et éreintant car l’ennemi craint la guerre des rues qui peut lui infliger de lourdes pertes humaines ». Avis d’un connaisseur que ses troupes avaient pourtant oublié de suivre en Afghanistan. On comprend dès lors, pourquoi l’intervention d’Oussama Ben Laden a été reçue à Bagdad comme un baiser de Juda.

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