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L’avenir politique d’Ehud Olmert compromis

Les spéculations sur l’avenir politique d’Ehud Olmert, mis en cause dans une affaire de corruption qui pourrait provoquer sa démission, battaient jeudi leur plein en Israël, l’éventualité d’une élection anticipée se profilant à l’horizon.
Déja fragilisé, M. Olmert a encaissé un nouveau coup dur de la part d’Ehud Barak. Le chef travailliste et ministre de la Défense a appelé mercredi le Premier ministre à quitter le pouvoir faute de quoi son parti pourrait provoquer une dissolution du Parlement.
M. Barak a pris cette initiative au lendemain du témoignage accablant de l’homme d’affaires israélo-américain Morris Talansky. Ce dernier a affirmé sous serment avoir versé en 15 ans près de 150.000 dollars en liquide à M. Olmert pour, selon lui, financer ses campagnes électorales ou encore des vacances de luxe, provoquant une onde de choc dans la classe politique et au sein de l’opinion publique.
Selon un sondage publié jeudi, 70% des Israéliens estiment ainsi que M. Olmert devrait démissionner, tout en se déclarant à 62% favorables à des élections anticipées alors que la présente législature doit normalement s’achever à la fin 2010.
Face à ces pressions, M. Olmert affiche sa détermination à rester en place. «Je vais continuer à exercer mes fonctions. Certains pensent que chaque fois qu’une enquête est lancée, il faudrait donner sa démission. Mais je ne suis pas de cet avis et je ne renoncerai pas», a proclamé M. Olmert.
Le Premier ministre n’est toutefois plus entièrement maître de son destin. Son sort est entre les mains du procureur général Menahem Mazouz qui doit décider d’une éventuelle inculpation. Dans ce cas, le Premier ministre a annoncé qu’il démissionnerait.
Pour éviter un tel scénario, M. Olmert est décidé à mener la bataille sur le front juridique. Un des ses proches, le ministre de l’Habitat Zeev Boïm, tout en reconnaissant que les propos de M. Talansky avaient suscité «un grand embarras», a relevé «de nombreuses contradictions et incohérences» dans le témoignage de cet homme d’affaires. «Il faut donner une chance au Premier ministre de prouver son innocence», a ajouté M. Boïm à la radio publique. M. Talanski doit subir un contre-interrogatoire de la part des défenseurs de M. Olmert à la mi-juillet et d’ici là M. Olmert veut exercer ses fonctions «comme si de rien n’était», selon la radio militaire. Il doit se rendre comme prévu la semaine prochaine aux Etats-Unis pour y rencontrer le président George W. Bush.
Mais la lutte pour le pouvoir a déjà commencé en coulisses au sein de Kadima, son parti. Deux candidats à la succession sont, selon les commentateurs, les mieux placés: la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le ministre des Transports Shaul Mofaz, qui a les faveurs de M. Olmert.
M. Barak a indiqué que le parti travailliste (17 députés sur 120) dont l’appui est indispensable à la survie de la majorité actuelle, serait prêt à rester dans un gouvernement dirigé par un autre chef de Kadima. Pour le commentateur politique de la radio publique, Hanan Cristal, le scandale a pris une telle ampleur que des élections anticipées pourraient être la seule voie de sortie de crise. Mais selon lui un tel scrutin ne pourrait pas avoir lieu avant la fin de l’année, voire en 2009. «La Knesset ne pourra voter un projet de loi préliminaire de dissolution avant la fin de la session d’été, soit à la fin juillet. Il faudra ensuite voter le texte en trois lectures lors de la session d’hiver en octobre-novembre. Et ce genre de texte prévoit en général un délai de plusieurs mois avant la tenue du scrutin», a expliqué le commentateur.

• Jean-Luc Renaudie (AFP)

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