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L’axe Téhéran-Damas, cible de Washington

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Depuis quelques mois, les Etats-Unis semblent axer leurs efforts diplomatiques à endiguer "le danger iranien". Leur cheval de bataille n’est autre que le programme nucléaire mis en place et assumé par Téhéran. Après avoir menacé militairement le régime iranien, le gouvernement américain a décidé de faire marche-arrière. Un pas en arrière pour mieux sauter. En effet, Washington a décidé de partager la vision de la troïka européenne (France, Allemagne et Grande-Bretagne) concernant ce dossier. En termes simples, ces trois pays, en charge des négociations au nom de l’Union Européenne, proposent une aide économique, technique et le soutien de la candidature iranienne aux principales organisations internationales, comme celle du commerce (OMC), en échange de l’abandon de l’enrichissement de l’uranium par Téhéran.
En fait, la position iranienne sur le dossier du nucléaire est difficilement attaquable. Et pour cause, les Iraniens assurent qu’ils souhaitent produire une énergie nucléaire à des fins purement civiles. La raison est que le besoin iranien en énergie (même si ce pays est un grand producteur de pétrole), dans les prochaines années risque d’exploser. "La production d’une énergie nucléaire, conformément aux accords de Kyoto, contribuerait à mettre l’Iran à l’abri du besoin", tel est, en substance, le message officiel de Téhéran. Pour ce qui est du volet politique, les Etats-Unis, en bons gendarmes du monde, crient à qui veut l’entendre que l’Iran n’est pas un pays fiable et que sa possession de l’énergie nucléaire pourrait le mener à se doter de l’arme atomique et portant "représenter un sérieux danger pour ses voisins". L’argument américain ne semble pas séduire, outre mesure, les Européens. Mais l’Iran, même s’il ne rejette pas la proposition de la Troïka (les règles de diplomatie obligent), ne l’applaudit guère. Le résultat étant le même: empêcher Téhéran de peser économiquement sur l’échiquier régional. Un droit et surtout une volonté que le régime iranien ne veut, pour rien au monde, abandonner.
Les négociations entre les deux parties (Téhéran et la Troïka) sont aujourd’hui quasiment dans l’impasse. Pour anticiper tout revirement de situation, la première s’est empressée de signer un protocole d’accord avec la Russie, en février dernier. Cet accord prévoit la construction par Moscou du premier réacteur nucléaire iranien. Pour apaiser les craintes attisées par Washington, Téhéran s’engage à restituer les combustibles usagés. C’est une disposition garantissant que le réacteur ne sera pas détourné à des fins militaires. D’ailleurs, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El-Baradeï, a qualifié cet accord de "bon modèle" de contrôle. C’était lors d’une conférence de presse organisée lundi 21 mars à Paris, en marge d’un colloque sur l’énergie nucléaire.
Il va de soi que les Etats-Unis ne vont pas s’estimer vaincus. Le front libanais est aujourd’hui ouvert. Ayant renoncé depuis plusieurs années à exporter la révolution, l’Iran n’a tout de même conservé qu’une seule carte: le Hezbollah, également indirectement soutenu par la Syrie. En s’attaquant à la Syrie Washington réussira-t-il à affaiblir la présence iranienne dans la région? Une question à laquelle seuls les prochains jours pourront répondre.

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