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Le calvaire des femmes algériennes

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Alors que le comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes examinait, mardi 11 janvier, la situation en Algérie, Amnesty International faisait connaître son propre « état des lieux » concernant la situation des femmes dans ce pays.
Ceci à travers un rapport adressé la veille aux Nations unies. Le constat est on ne peut plus alarmant. Les viols, coups et la discrimination économique et juridique dont sont victimes les femmes de ce pays n’ont de réponse qu’une «passivité» pure et simple du gouvernement algérien. Le rapport, de 38 pages, traite aussi bien des sévices sexuels commis par les groupes armés pendant la guerre civile, les répercussions sur les femmes des violences étatiques perpétrées sur les hommes, et la question de la violence au sein de la famille.
Les auteurs dudit rapport décrivent les conséquences, pour les femmes, du manque de détermination du gouvernement à enquêter sur les milliers de « disparitions » qui se sont produites lors du terrible conflit interne des années 90. L’organisation internationale a remarqué l’absence persistante de toute enquête approfondie sur les allégations de viols et autres formes de violences sexuelles exercées contre les femmes et l’absence de poursuites en justice pour les auteurs de ces actes.
Les plaintes déposées devant les tribunaux pour enlèvements et séquestrations «restent au point mort ou sont classées sans suite». Aux difficultés économiques qu’entraînent ces disparitions s’ajoutent des lois les empêchant, pour beaucoup, de toucher une pension, ou d’avoir accès à une propriété. À partir d’entretiens réalisés avec des femmes algériennes victimes ou témoins d’actes de violence et avec toute une série d’organisations et de militants à la fois à l’intérieur et en dehors d’Algérie, Amnesty International a fait un bon nombre d’observations.
Parmi elles, le fait que les dispositions discriminatoires du code de la famille ont favorisé la violence à l’égard des femmes, légitimé la discrimination en pratique. Amnesty insiste également sur la formation insuffisante des policiers, juges et autres responsables de l’application des lois ayant à traiter des affaires de violence sexuelle ou violence domestique. L’ampleur de ce problème peut être liée à la récente guerre civile, car la violence «est devenue socialement acceptable». D’autres facteurs tels que la crise économique, le chômage, la toxicomanie et la crise du logement, ne font qu’aggraver cette violence domestique.
Pis encore, il n’existe virtuellement aucune structure d’accueil capable de prendre en charge ces femmes. L’existence de lois discriminatoires comme celleselon laquelle il qu’il est du devoir légal de la femme d’obéir à son mari et donnant la prérogative au mari pour demander le divorce unilatéralement sans avoir à payer de pension ni à fournir d’hébergement à son ex-épouse ne fait qu’aggraver cet état des faits. « Le gouvernement algérien a fait preuve d’un manque de volonté politique pour protéger les femmes de la violence ». Un manque de volonté doublé d’une obstination algérienne à émettre des réserves vis-à-vis des dispositions de la Convention des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

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