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Le chant de cygne de Kofi Annan

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À quelques semaines de son départ de l’Organisation des Nations unies, le secrétaire général sortant Kofi Annan, a fustigé lundi, dans un discours, la politique étrangère de l’Administration Bush et le non-respect des droits de l’homme. Intervenant depuis la Bibliothèque de Harry Truman dans l’Etat du Missouri (centre des Etats-Unis), Kofi Annan a vivement critiqué les dérives de la politique américaine dans le monde et l’utilisation de la force dans la résolution des conflits. «L’Amérique a été à l’avant-garde du mouvement mondial pour les droits de l’Homme. Mais, pour ce pays, la seule manière de rester en tête sera de se montrer fidèle à ses principes, jusque dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il martelé.
«Le recours à la force, en particulier à la force militaire, n’est considéré comme légitime par le reste du monde que lorsque celui-ci est convaincu que cette force est employée à bon escient, pour atteindre des objectifs communs, dans le respect des normes acceptées de tous», a-t-il ajouté en référence à la guerre en Irak sans l’accord de l’ONU. Le secrétaire général sortant a également expliqué l’importance du multilatéralisme dans la préservation de la paix et la sécurité mondiales par la possibilité de permettre «aux pauvres et aux faibles d’exercer un peu d’influence sur les riches et les forts».
Kofi Annan qui se prépare à passer le témoin à son successeur le Sud-coréen Ban Ki-moon, n’a pas oublié d’évoquer le sujet des organisations internationales et leur rôle dans le monde. Dans le même sens, il a plaidé en faveur d’une réforme des Nations unies qui passerait par l’élargissement des membres du Conseil de sécurité «dont la composition reflète le monde tel qu’il était en 1945, pas celui d’aujourd’hui», ajoutant que ce principe s’applique aussi aux institutions financières internationales comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.
Pour appuyer ses paroles, Kofi Annan a cité l’ancien président américain Harry Truman pour rappeler que «la responsabilité des grands Etats est de servir les peuples du monde, pas de les dominer». Cette sortie médiatique très critique à l’égard des Etats-Unis a engendré des reproches de la part de la secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice et de certains élus républicains. Cette dernière a déclaré qu’elle aurait préféré que le secrétaire général de l’ONU parle de tout le travail qu’il a accompli avec l’aide des Etats-Unis. « Je pourrais énumérer sans fin les choses positives que nous avons accomplies pendant cette période, et je suis désolée qu’elles n’aient pas figuré au centre du discours», a-t-elle ajouté. Quant au sénateur Norm Coleman, qui avait demandé sa démission suite au scandale «pétrole contre nourriture», il a estimé que celui-ci laisserait «un héritage fait d’occasions manquées et de mauvaise gestion, dans une période où l’ONU avait un rôle essentiel à jouer dans la communauté mondiale en développement».

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