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Le Congo, un pays qui s’embrase

Depuis plusieurs jours, des combats mêlant mouvements opposés au pouvoir de Joseph Kabila et groupes armés d’extrémistes Hutus burundais et rwandais, ont éclaté dans toute la région orientale de l’ex-Zaïre, près des frontières rwandaises et burundaises. Cette reprise des violences a pris une telle ampleur que les représentants de l’ONU dans le pays se sont déclarés « vivement préoccupés » lundi.
La MONUC a indiqué dans un communiqué que « des informations (…) faisaient état d’une inquiétante reprise des combats dans l’est », notamment à Uvira, dans le Sud-Kivu, prise par une milice maï-maï dimanche. Ce groupe très éclaté et aujourd’hui proche de Kinshasa a repris le contrôle de la ville avec l’aide de combattants Banyamulenge, des Tutsis congolais, contre ceux qui la détenaient jusqu’alors, les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), soutenus par le Rwanda contre le pouvoir congolais. Entremêlées de rivalités ethniques qui opposent depuis des décennies dans toute la région des Grands Lacs Tutsis et Hutus, les violences ont ces derniers jours entraîné tous les groupes armés présents dans cette zone sous administration rebelle.
Le communiqué de la MONUC signalait ainsi que «les troupes du MLC (Mouvement de libération du Congo) et du RDC-N (Rassemblement congolais pour la démocratie – national) s’étaient lancées à l’assaut de Mambasa et pourraient constituer une menace sérieuse pour Beni», une localité du Nord-Kivu. Selon la MONUC, d’autres groupes, dont les Forces de l’union des patriotes congolais (UPC), renforceraient leur emprise autour de Bunia, où l’on signale des affrontements avec des milices de l’ethnie Lendu et la branche armée du RCD-K/ML (rassemblement congolais pour la démocratie – mouvement de libération). «Les affrontements en cours ont des conséquences humanitaires incalculables (…), ils font peser une hypothèque sur le processus de paix et risquent de compromettre tous les progrès enregistrés récemment» concluait le communiqué de la mission onusienne. Un processus de paix qui avait pourtant été conforté par le retrait des troupes rwandaises de toutes les provinces orientales de la RDCongo, entre mi-septembre et mi-octobre.
Ces membres de l’Armée patriotique rwandaise (APR) étaient les auteurs du génocide contre les Hutus modérés et les Tutsis d’avril 1994. Ils avaient par la suite fui leur pays pour se réfugier dans ce pays. Mêlés aux civils qui fuyaient les massacres, ces quelque 15.000 hommes armés avaient entraîné l’embrasement de l’ex-Zaïre. Leur rapatriement, dans le cadre de l’accord de paix signé à Pretoria le 30 juillet entre le Rwanda et Kinshasa, avait été suivi de celui des troupes burundaises, présentes au sud d’Uvira. Et leur départ – qui n’aurait été que partiel selon certains observateurs – a laissé le champ libre aux rebelles congolais et aux mercenaires venus des pays voisins, chacun essayant aujourd’hui d’investir les positions laissées par les deux armées. Lundi, le gouvernement de Kinshasa a appelé à «une cessation immédiate des combats» pour «donner une chance à la paix». «Le peuple congolais n’a pas besoin d’une nouvelle guerre»…

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