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Le CPE sera-t-il vidé de sa substance ?

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Contrat première embauche (CPE), la mauvaise passe du Premier ministre français, Dominique de Villepin qui met Matignon dans l’impasse. Faut-il faire marche arrière et retirer le CPE? Ou bien le modeler en cherchant un compromis avec les syndicats ?
Dans ce cas, les négociations ne seront pas faciles, ni pour les syndicats ni pour Matignon. Le Front syndical ne permettra pas au Premier ministre de leur jouer un tour de passe-passe vu que c’est le fondement même du CPE qui dérange les syndicalistes : le licenciement sans motif.
«La semaine à quitte ou double pour Villepin,» titre le "Figaro". «Alors qu’il fête aujourd’hui ses trois cents jours à Matignon, le Premier ministre affronte une situation politique et sociale des plus périlleuses,» écrit le quotidien conservateur.
Une semaine difficile donc pour Villepin. Aujourd’hui, mardi 28 mars, aura lieu la quatrième journée de mobilisation syndicale contre le CPE. La journée s’annonce comme la plus importante depuis le début du mouvement avec des centaines d’appels à la grève qui devraient ralentir la vie économique du pays, perturbant notamment les transports. Les syndicats montent d’un cran et la gauche appelle elle aussi au retrait, mais sans y tirer grand profit. Reste à savoir à qui bénéficie la crise causée par le CPE ?
Premier bénéficiaire pour ne pas dire le seul n’est autre que Nicolas Sarkozy. Le ministre de l’Intérieur semble vouloir dribbler son principal rival en usant du CPE comme cheval de bataille.
En effet, Sarkozy a exhorté le gouvernement à être «courageux et utile à la France» en favorisant «un compromis» pour sortir de la crise du CPE.
«Savoir imaginer un compromis, c’est être courageux et utile à la France. C’est ce que l’UMP demande et attend», a-t-il déclaré lors d’une rencontre à Paris avec les nouveaux adhérents du mouvement.
Nicolas Sarkozy se fait donc passer pour le gentil afin de devancer son «adversaire». «Je te tiens, tu me tiens par le CPE,» écrit le quotidien "Libération" pour qui «Sarkozy et Villepin se servent de la crise sociale pour pousser l’autre à la faute… en pensant à l’Elysée».
Entre temps, les questions continuent à dominer les éditoriaux de la presse française. «Nous semblons tous pendus aux résultats de la journée d’actions de demain, a affirmé hier L’"Union", comme on attendrait le résultat d’un match de foot : qui va l’emporter ? Par quel écart ? Les anti-CPéistes misent sur une déculottée du Premier ministre», poursuit le journal.
De son côté, "Libération" se demande «si le fantasme qui est derrière la politique villepiniste n’est pas de type thatchérien : rosser la puissance syndicale, faire la démonstration de l’inutilité des mobilisations militantes, en finir avec la rue».
Une chose est sûre, cette semaine sera très décisive et pleine de suspense. Jeudi, sera connu le verdict du Conseil constitutionnel à propos de la conformité du CPE à la Constitution. Et vendredi, « le CPE, s’il est validé, sera-t-il promulgué par Jacques Chirac ?», s’est interrogé hier "Le Figaro".
 

 Le rejet du CPE plus fort que celui du plan Juppé


Le rejet du Contrat première embauche (CPE) est plus fort que celui du plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale en 1995, selon un sondage Ipsos diffusé lundi par Le Monde et France 2. Sur 959 personnes interrogées samedi, 63% déclarent ne pas approuver la décision du Premier ministre, Dominique de Villepin, de maintenir le CPE, contre 34% qui l’approuvent.
Dans un sondage réalisé le 6 décembre 1995, 53% des personnes interrogées disaient rejeter le plan de réforme de la Sécurité sociale du Premier ministre RPR de l’époque, Alain Juppé, et 44% affirmaient l’approuver.

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