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LE DOSSIER IRAKIEN PLOMBE LA COALITION

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Tony Blair n’échappe pas lui non plus à la rébellion de ses parlementaires. La session qui s’est achevée en Grande-Bretagne a sonné le réveil des députés rebelles du Labour du premier ministre britannique. Véritable fil rouge de cette session parlementaire, l’engagement controversé de quelque 45.000 soldats britanniques aux côtés des forces américaines en Irak a cristallisé la colère de plusieurs dizaines d’élus travaillistes. « Les évènements récents montrent que la situation est bien plus grave pour le gouvernement que la dose habituelle de blues du mi-mandat», estime un observateur qui ajoute que «pour la première fois de son mandat, il est devenu possible d’imaginer une vie politique sans le premier ministre». En l’absence d’un feu vert de l’ONU, un vote sur l’Irak à la Chambre des Communes allait donner la mesure de la fronde: le 19 mars, la veille des hostilités, 138 députés travaillistes rejetaient la politique irakienne du gouvernement, soit un quart des élus du Labour. Humiliation supplémentaire, le texte du gouvernement était approuvé grâce au soutien massif de l’opposition conservatrice. La guerre finie, et les armes de destruction massive irakiennes –justification officielle de la guerre contre Saddam Hussein- toujours introuvables. Tony Blair se trouve aujourd’hui soupçonné d’avoir menti sur la menace irakienne dans un dossier publié en septembre dernier. Sa popularité s’effondre comme la confiance des Britanniques. Les conservateurs reprennent du poil de la bête, d’autant que les sondages les donnent désormais devant le Labour. Incapable de tenir ses troupes, Tony Blair a essuyé coup sur coup plusieurs rebuffades aux Communes ces dernières semaines. Pour George Jones, professeur à la « London school of Economics (LSE)», la mauvaise humeur de certains «backbenchers» (députés de base) du Labour n’est pas une surprise : «c’est l’une des difficultés auxquelles Blair est confronté», explique-t-il. «Il est au pouvoir depuis si longtemps qu’il a déçu un certain nombre de gens dont il a frustré les ambitions. Les députés aigris qui ont été virés du gouvernement, comme ceux qui n’y entreront jamais parce qu’ils ne sont pas à la hauteur». Pour autant, «ce n’est pas une opposition cohérente, ils n’ont rien à proposer pour remplacer Blair et son équipe», relève-t-il. C’est donc un Tony Blair embarrassé qui devait rencontrer jeudi George Bush, lui aussi confronté à la polémique sur le dossier irakien. Sur le terrain, en Irak même, la situation militaire se complique : un missile sol-air tiré par des inconnus a manqué de justesse un avion de transport américain à l’aéroport de Bagdad, tandis que des GI’s continuent de tomber sous les balles des résistants irakiens à la présence américaine. Un missile dont l’origine reste indéterminée a été tiré sur un «Hercules C-130» de l’US Army, alors que les décès de soildats américains atteignent désormais le niveau de la première guerre du Golfe de 1991 avec un total de 147 décès. En fait, ce sont de petites cellules de guérilla qui multiplient les attaques contre les troupes de la coalition. Sur le terrain diplomatique, Washington envisage d’élargir le mandat de l’ONU en Irak pour permettre à certains pays d’y envoyer des troupes. Une façon parmi d’autres de faire face à cette guérilla embryonnaire.

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