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Le général Ould Abdel Aziz devient président un an après son coup d’état

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Mohamed Ould Abdel Aziz, élu président de la Mauritanie le 18 juillet, devait être officiellement investi mercredi en grande pompe, au cours d’une cérémonie dans le stade olympique de Nouakchott, à la veille de l’anniversaire du coup d’Etat qu’il a lui-même mené.
Ce général de 53 ans, qui a renversé le 6 août 2008 le président civil Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a été élu avec plus de 52% des suffrages, dès le premier tour de la présidentielle dont les résultats ont été rapidement validés par le Conseil constitutionnel, en dépit des contestations de l’opposition. Aziz doit prêter serment en tant que quatrième président de la République islamique de Mauritanie, ex-colonie française, indépendante depuis 1960. Pour cette cérémonie, prévue à partir de 16h00 (locales et GMT), deux dirigeants de pays voisins sont attendus: le Malien Amadou Toumani Touré et le Sénégalais Abdoulaye Wade qui avait favorisé la signature, en juin, d’un accord de sortie de crise politique en Mauritanie. «Bien sûr, sont aussi invités les candidats, anciens adversaires du président élu», a fait valoir le porte-parole du nouveau chef d’Etat, Ba Adama Moussa. Les deux principaux candidats de l’opposition, Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah, ont réclamé une enquête sur des «fraudes massives» ayant entaché, selon eux, la sincérité du scrutin.
Si l’Union européenne a exigé, en vain, une enquête indépendante sur ces allégations de fraude et de manipulation, la France et les Etats-Unis ont rapidement félicité le nouveau chef d’Etat. «Nous avons hâte de travailler avec le président élu Aziz et avec son gouvernement sur les multiples défis auxquels fait face son pays», avait déclaré l’ambassade des Etats-Unis à Nouakchott aussitôt après le scrutin. Washington se préoccupe en particulier du développement des actions de la branche maghrébine d’Al-Qaïda, qui a revendiqué l’assassinat en plein jour, en juin, d’un Américain à Nouakchott. La France sera représentée à la cérémonie par son secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet. «Ma présence est significative. Cela veut dire que le président Nicolas Sarkozy souhaite adresser un message d’amitié et de solidarité au peuple mauritanien», a déclaré mardi soir M. Joyandet. Il veut aussi «se réjouir qu’un nouveau pouvoir officiel soit en place pour enclencher une nouvelle période de coopération entre la France et la Mauritanie, que nous souhaitons intense avec ce pays ami de toujours», a ajouté l’émissaire français.
A Paris, l’association Survie s’est étonnée que la France puisse parler de «retour de la démocratie à l’occasion de l’arrivée au pouvoir d’un général putschiste par une élection contestée». «La "doctrine" internationale qui prévalait ces derniers temps en matière de coup d’état était d’ailleurs que les putschistes ne devaient pas se présenter à une quelconque élection de transition», a-t-elle souligné. L’investiture aura lieu dans un stade de 20.000 places. Le porte-parole d’Aziz assure que «ce choix du grand stade émane du fait que le président élu» veut notamment «savourer sa victoire avec le petit peuple».
Revenant sur sa victoire surprise dès le premier tour, l’hebdomadaire indépendant Le Calame a évoqué «sa campagne électorale étalée sur une année», ses «discours populistes», ou encore des mesures annoncées «en faveur des couches les plus faibles» et des «ayants-droit des victimes» négro-mauritaniennes des tueries de 1990-199.

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