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Le Liban tente de sortir de la crise

Le Premier ministre libanais Nagib Miqati a formé un gouvernement restreint après un vide ministériel de près de deux mois.
Le cabinet de Nagib Miqati se compose de quatorze ministres, qui ne sont pas candidats aux prochaines élections prévues avant la fin de la législature actuelle le 31 mai, après l’adoption d’une loi électorale. Le précédent cabinet était formé de 30 membres.
«Le gouvernement regroupe toutes les parties», a déclaré le Premier ministre, en annonçant son cabinet. «C’est un gouvernement restreint de courte durée chargé de tenir les élections législatives le plus rapidement possible, si possible dans les délais constitutionnels», a déclaré Miqati.
«La participation de l’opposition au gouvernement est minime, ce qui ne reflète pas les réalités politiques. Nous aurions pu obtenir la moitié des sièges au cabinet, sinon plus.
Les loyalistes ont gagné le round», a déclaré le chef druze et député Walid Joumblatt, en référence aux pro-syriens.
Même son de cloche chez le général Michel Aoun, un autre pôle de l’opposition. «Je vois dans ce gouvernement des noms qui ont longtemps figuré dans le camp des loyalistes et je ne vois personne qui a milité dans les rangs de l’opposition», a-t-il dit depuis son exil à Paris.
Aoun s’apprête à rentrer le 7 mai dans son pays, bien décidé à jouer un rôle politique éminent, notamment comme président de la République si un consensus national se dégage.
Par ailleurs, le ministre libanais de l’Education, Ghassan Salameh, a présenté sa démission mercredi au lendemain de la formation d’un nouveau cabinet qui doit conduire le pays à des élections prévues en mai. Il n’a pas fourni d’explications à son retrait.
Selon des sources autorisées citées par l’agence Reuters, Salameh, nommé ministre de l’Education et de la Culture dans le gouvernement formé mardi par le Premier ministre Nadjib Mikati, sera remplacé. Salameh, qui réside à Paris, n’avait pas participé mercredi à la première réunion du gouvernement.
Le gouvernement devra préparer le programme politique de son cabinet de transition dans la perspective des élections législatives avant la fin mai. Cette formation a été constituée après deux mois de vide ministériel causé par l’attitude de l’opposition qui rejetait systématiquement les nominations de certains responsables pro-syriens.
Depuis l’enclenchement de la crise, l’opposition n’a cessé de multiplier les sorties médiatiques provoquant ainsi des manifestations anti-syriennes. Pour sa part, la Syrie a réussi à faire une sortie très honorable en retirant ses troupes du Liban. Vu que son retrait n’a pas donné lieu à un apaisement des esprits. Il faut préciser que l’assassinat de Rafic El Hariri n’était qu’une étincelle puisque la crise est plus complexe et ses raisons sont structurelles. En effet, le Liban est caractérisé par une grande diversité ethnique. Dans le pays, les groupes ethniques sont au nombre de 22 (au moins). Les communautés d’origine du Liban sont les Arabes (70,1 %), les Druzes (10,1 %), les Arméniens (4,9 %), les Alawites (2,8 %), les Chaldéens (0,5 %), les Araméens (0,1 %), les Assyriens et les Juifs.
Toutes les autres sont des communautés immigrantes : Palestiniens, Égyptiens, Syriens, Français, Irakiens, Américains, Kurdes, Turcs, etc. Si plusieurs communautés parlent une langue propre, d’autres partagent la même langue. Cette diversité rend tout consensus difficile. En plus, la constitution du Liban répartit au préalable les postes-clés du gouvernement.
Selon cette constitution, le poste de Premier ministre doit être occupé par un musulman sunnite tandis que le poste de président du Parlement doit être attribué à un musulman chiite. Quant au poste de président de la République, il doit être occupé par un Chrétien maronite. Ainsi, de simples élections ne peuvent sauver la partie.

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