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Le nouveau discours de Hamas

Serait-ce le début de la fin de l’isolement du gouvernement Hamas? S’il est encore prématuré d’envisager un dégel souhaitable, le premier « pas » que vient de franchir le nouveau cabinet palestinien est plus qu’encourageant.
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Zahar, l’un des principaux chefs du Hamas, a tenu des propos jugés « politiquement très corrects ».
Témoin, cette « profession de foi pacifiste » sans précédent : « Comme tous les autres peuples dans le monde, nous aspirons à vivre en paix et en sécurité et pour notre peuple à vivre une vie digne dans la liberté et l’indépendance, côte à côte avec nos voisins dans cette partie sacrée du monde », a exhorté M. Zahar. Cette phrase, qui a fait hier le tour des agences de presse internationales, a été accueillie avec un optimisme prudent. Première et principale réaction tombée sur le fil, c’est celle qu’a exprimée, hier, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Marc Regev. Réaction sur le mode légendaire « Oui, mais », puisque, tout en évoquant des termes tels que « paix» et «coopération », la lettre, objecte M. Regev, ne mentionne « nulle part l’existence d’Israël ». Dans cette lettre-événement, le nom d’Israël n’a certes pas été cité expressément, mais il y est tout de même question quand on relève bien dans la phrase pré-citée, l’expression : « vivre une vie digne (…) côte à côte avec NOS VOISINS dans cette partie sacrée du monde ».
L’extorsion de l’indication « deux Etats voisins » peut être, par ailleurs, attribuée au fait que le gouvernement d’Ismaël Haniyeh n’ait pas voulu donner, à ses militants en premier lieu, le sentiment de s’écarter de la fameuse charte du mouvement islamiste refusant de « reconnaître Israël, d’accepter les accords israélo-palestiniens de paix passés ou de renoncer à la violence », comme l’exigent l’Etat hébreux et le Quartette (Etats-Unis, UE, Russie, et ONU). Des exigences que Hamas a rejetées en bloc lors de la très large victoire qu’il a remportée aux mémorables législatives du 25 janvier dernier, mais que le mouvement de Khaled Mechaal peut aujourd’hui reconsidérer. Reste à savoir quelle interprétation le Quartette, appelé désormais à pratiquer une « diplomatie des petits pas », fera du «revirement » inattendu du nouveau cabinet palestinien dans son approche du conflit avec « l’ennemi » israélien.
Brandir la menace de « couper le robinet », annoncée par les bailleurs de fonds de l’Autorité palestinienne, peut être une arme à double tranchant : radicaliser davantage les radicaux palestiniens, mais pénaliser désastreusement un peuple plombé par tant d’années d’occupation. Avec ce que cela implique en termes de difficultés socio-économiques, ajoutées à l’humiliation et à la perte de dignité qui sont le lot quotidien des Palestiniens.

                                                                            

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