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Le quartette veut marginaliser Arafat

Les chefs de la diplomatie égyptienne, Ahmed Maher, et jordanienne, Marwan Moasher, ainsi qu’un représentant de leur homologue saoudien, Saoud Al-Fayçal, assisteront à la réunion du quartette sur le Proche-Orient (USA, UE, ONU et Russie) mardi à New York. Les trois ministres doivent ensuite rencontrer jeudi à Washington Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain, puis le président américain George Bush.
Le «Newsweek» écrit que M. Powell essayera de faire accepter aux trois ministres arabes une stratégie américaine qui consiste à marginaliser le chef de l’Autorité palestinienne.
Selon la proposition du chef de la diplomatie américaine, les Palestiniens mettraient au point une Constitution mettant en place un système parlementaire avec un Premier ministre à la tête du gouvernement, laissant à Yasser Arafat un poste honorifique, a affirmé l’hebdomadaire américain.
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, un diplomate arabe a affirmé que les représentants arabes vont «plaider en faveur de M. Arafat et vont demander un retrait israélien des villes palestiniennes réoccupés pour que les élections palestiniennes puissent avoir lieu». Mais les analystes estiment que ces ministres n’ont pratiquement pas de marge de manoeuvre et n’auront d’autre choix que d’accepter les propositions américaines. Toutefois, le vieux leader palestinien, encerclé par l’armée israélienne à Ramallah, a déjà anticipé cette réunion en affirmant son rejet de ces conditions. «Nous, ce n’est pas l’Afghanistan (…) personne ne peut imposer sa volonté au peuple palestinien», a-t-il déclaré dimanche à la chaîne qatariote Al-Jazeera, en référence au changement du régime afghan à la suite de l’intervention de la coalition dirigée par Washington. Nabil Abou Roudeina, un proche conseiller du président palestinien, a averti lundi que «toute tentative de contourner la direction palestinienne légitime créerait des troubles» dans la région. Le 24 juin dernier, le président bush avait, dans un discours très attendu, a fait de la mise à l’écart de M. Arafat une condition préalable à l’établissement d’un Etat palestinien, une exigence jugée irréaliste par les analystes, l’actuel président de l’Autorité palestinienne semblant le mieux placé pour se succéder à lui-même à l’issue des élections prévues en janvier 2003. Les pays arabes affirment officiellement leur soutien à M. Arafat en sa qualité de dirigeant démocratiquement élu. De fait, les Palestiniens, qui se sentent abandonnés par la communauté internationale, disent ne rien attendre de la réunion du quartette sur le Proche-Orient.
De son côté, le quotidien égyptien «Al-Ahram» estime que «les idées américaines révélées par «Newsweek», qui rejoignent le plan allemand prévoyant également un poste honorifique pour Arafat, visent à imposer une tutelle de la part du quartette sur les Palestiniens». L’Allemagne a présenté le 10 juillet à Bruxelles un nouveau document de travail pour le Proche-Orient qui suggère, selon le quotidien britannique «Financial Times», la nomination d’un membre du Conseil de sécurité de l’ONU chargé de suivre la mise en place des réformes de l’Autorité palestinienne.

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