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Le silence assourdissant des ministres d’ouverture

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Où sont passés les ministres d’ouverture, joyaux du casting gouvernemental de Nicolas Sarkozy ? Les Rama Yade, Bernard Kouchner, Eric Besson, Fadela Amara et autre Fréderic Mitterrand ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Pendant les longues semaines que dure cette crise sur les retraites sur fond de confrontation sociale entre Nicolas Sarkozy et les centrales syndicales, leurs paroles s’étaient faites inaudibles et les apparitions rares. Et pourtant, ce n’est pas la faute de les avoir harangués. A chaque Conseil des ministres, à chaque entretien informel, Nicolas Sarkozy demandait instamment à ses ministres, comme une sorte d’appel au secours, de monter au créneau pour défendre la pertinence de sa réforme. Ce fut sans grands succès. Les seuls à donner de la voix furent le cercle historique des plus proches dont la proximité avec le chef d’Etat n’était ni gage de crédibilité ni signe avant-coureur d’efficacité. Ces ministres dits d’ouverture restaient étrangement silencieux. Comme s’ils ne faisaient pas partie de cette grande aventure des retraites à travers laquelle Nicolas Sarkozy a choisi de reconquérir l’affection des Français. A peine étaient-ils recroquevillés sur leurs domaines de compétence. Et ce silence posa d’énormes interrogations. Ou ils étaient convaincus par l’argumentaire développé par Nicolas Sarkozy face à une rue effervescente et ils devaient le défendre bec et ongles par solidarité gouvernementale d’abord et par gratitude politique à l’encontre de leur bienfaiteur ensuite. Ou ils n’en étaient pas convaincus et le silence fut la meilleure escapade. La seconde raison qui justifie que les stars de l’ouverture aient choisi le mode «Mute» ces derniers temps serait à trouver du côté du remaniement qui menace de chambouler l’ensemble de l’édifice gouvernemental. Au moment où Nicolas Sarkozy est en train de constituer sa nouvelle équipe destinée à l’accompagner jusqu’à la fin de son premier mandat et à l’aider à reconquérir un second, l’extrême sagesse aurait dicté à ces ministres d’un calibre particulier une diète médiatique. La logique serait qu’une économie de parole s’accompagnerait fatalement par une économie de gaffes qui risquent d’attirer, voire d’accentuer la fureur et la rancune du grand ordonnateur de l’Elysée. Dans la bourse aux devinettes politiques, le départ de trois ministres d’ouverture semble au moins acté. C’est celui de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, dont l’incompatibilité d’humeur avec les conseillers diplomatiques de l’Elysée semble lui avoir été fatale. Celui de Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, dont le dilettantisme politique semble avoir fini par convaincre d’un manifeste manque de savoir-faire et celui de Fréderic Mitterrand dont le maintien au gouvernement pourrait être interprété par une majorité aux abois comme le comble de l’anachronisme. Deux ministres d’ouverture au moins sont presque assurés de se retrouver dans la nouvelle photo gouvernementale. Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, qui a donné de sa personne pour illustrer la grande tentative de Nicolas Sarkozy de séduire l’extrême droite à travers le débat sur l’identité nationale et plus tard à travers l’expulsion organisée des Roms. Et Rama Yade, la benjamine rebelle, insolente et séductrice mais qui surfe sur une grande popularité qui lui sert de bouclier et d’aimant de protection.

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