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Le Tamazight devient langue nationale

Les deux Chambres du Parlement, qui se sont réunies dimanche ont adopté à une majorité écrasante l’amendement constitutionnel qui consacre tamazight langue nationale présenté par Abdelaziz Bouteflika.
Sur les 484 parlementaires présents, dont 20 par procuration, 482 ont voté «oui». Seuls 2 députés ont opté pour l’abstention. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front des forces socialistes (FFS), les deux partis les mieux implantés en Kabylie, ont opté pour la chaise vide. Cette mesure qui a nécessité un amendement de la Constitution a été diversement accueillie. Les délégués du mouvement citoyen des aârouch (tribus kabyles) ont estimé qu’il s’agit là d’une «duperie» et qu’ils attendent du chef de l’Etat «une réponse politique à la plate-forme d’El Kseu».
La rue kabyle estime que l’adoption de tamazight par les deux chambres du Parlement est un «vote-spectacle». Après ce vote, l’Etat veillera à la promotion et au développement de Tamazight «avec ses différentes variantes linguistiques usitées sur l’ensemble du territoire national», précise l’amendement.
Pour Abdelkader Bensalah, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), qui a présidé la séance en l’absence du président du Sénat, Mohamed-Cherif Messaâdia, très malade depuis plusieurs semaines, la constitutionnalisation de tamazight comme langue nationale est «une grande réalisation, un tournant dans l’histoire de la nation et le début d’une étape importante dans le parachèvement des composantes de l’identité nationale». Bensalah émet quelques souhaits : mettre tamazight à l’abri des effets néfastes des évènements conjoncturels, panser les blessures de la Kabylie et renforcer le climat de confiance entre tous les Algériens.
Ali Benflis, le Chef du gouvernement qui a présenté au nom de Bouteflika le projet d’amendement, a qualifié d’entrée la journée d’hier d’«historique». L’Algérie, dit-il, vient de «répondre à une aspiration citoyenne clairement exprimée et à l’équilibre dans la prise en charge de tous les éléments constitutifs de l’identité nationale». Pour Benflis « le moment d’ouvrir grandes les portes de l’école et des médias à tamazight est venu». Le recours à la voie parlementaire pour la constitutionnalisation de la langue berbère avait été annoncé le 12 mars, dans un discours à la nation, par Abdelaziz Bouteflika.
Il avait annoncé le jour même la délocalisation des brigades de gendarmerie en Kabylie. Dimanche, il a promulgué un décret relatif au statut « des droits des victimes des événements ayant accompagné le mouvement pour le parachèvement de l’identité nationale ». Autant de mesures qui ne viseraient qu’un objectif : apaiser la tension qui règne en Kabylie.

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