Les électeurs égyptiens ont voté, hier lundi 26 mars, pour une réforme constitutionnelle proposée par le président Hosni Moubarak, lors d’un référendum boycotté par l’opposition et sujet à polémique avec les Etats-Unis. Près de 36 millions d’électeurs étaient appelés à voter les 34 amendements à la Constitution, rejetés en bloc par l’opposition qui y voit une atteinte à la démocratie. Les ONG des droits de l’Homme, dont Amnesty International, ont également dénoncé la réforme, de même que les Etats-Unis, pays allié de l’Egypte. Les articles les plus controversés portent sur la lutte antiterroriste, avec l’élargissement des pouvoirs de la police, et sur la supervision des élections, avec une réduction du contrôle exercé par les juges et l’abandon du principe d’un juge par bureau de vote. L’approbation finale de la réforme ne fait aucun doute, dans un pays où les scrutins, souvent émaillés de violences et de fraudes, sont toujours été remportés par le pouvoir depuis 50 ans. Cette réforme, qui semble destinée à verrouiller la transition politique face à la montée des islamistes, a été soumise à référendum une semaine à peine après son adoption par le Parlement. Le président, âgé de 78 ans, au pouvoir depuis 26 ans, n’a pas évoqué sa succession, mais a clairement indiqué sa volonté de «barrer la route à ceux qui essayent d’utiliser la religion à des fins politiques», c’est-à-dire la confrérie islamiste des Frères musulmans. Devenue la principale force d’opposition avec un député sur cinq, la confrérie, interdite mais tolérée, est visée par un amendement qui interdit la création d’un parti sur une base religieuse.Il lui serait ainsi impossible de présenter un candidat à la présidentielle, prévue pour 2011, contre un candidat du régime qui pourrait être, selon les observateurs, Gamal Moubarak.