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Les Afghans entre misère et insécurité

Quarante tonnes de vivres du PAM (Programme Alimentaire Mondial) destinées aux habitants du Nord, particulièrement touché par la sècheresse, ont été volées par des groupes armés. Cette attaque intervenue en début de semaine n’est pas le premier cas du genre. Les convois humanitaires sont fréquemment bloqués, pillés, particulièrement dans les zones encore réticentes à suivre le pouvoir central, sur les routes et dans les enclaves : Kandahar (Sud) et ses environs, les routes menant à la ville de Hérat, dans l’Ouest, et à Ghazni, dans l’Est… Ce constat fait par les Nations Unies s’ajoutent aux différentes déclarations concernant le hausse générale de la criminalité, notamment à Kaboul, et ce malgré la présence de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (ISAF).
Et pourtant, la survie des populations dépend dans de très nombreuses régions d’une assistance humanitaire. Ils ne sont pas rares – notamment les veuves et les enfants – à se nourrir de tout et n’importe quoi, y compris de fourrage. Syed Shah, un jeune Américain d’origine afghane venu travailler bénévolement au département du Plan, note que «sur les quatre millions d’habitants du Sud-Ouest, trois millions environ ont besoin d’aide sous une forme ou sous une autre ». Depuis 23 ans, la guerre civile, l’occupation étrangère, l’anarchie, le régime Taliban, et pour couronner le tout les bombardements américains, ont eu raison de l’Afghanistan. Le bureau du Plan, créé par le gouvernement Karzaï, est censé centraliser toute l’aide étrangère mais son propre fonctionnement dépend lui aussi de l’arrivée de fonds, notamment une partie des 1,8 milliard de dollars promis pour 2002 à Tokyo. Il ne faut pas non plus oublier l’urgence des soins de base auxquels n’ont pas accès environ six millions d’Afghans. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les infections respiratoires se multiplient avec l’hiver, et chaque année, 15.000 personnes meurent de tuberculose. 85.000 enfants de diarrhées non soignées…
Quant à la police afghane, elle a bien entamé – conformément aux directives de Kaboul – le désarmement de la population. Quelque 1.700 policiers, des volontaires mal équipés et pour la plupart non rétribués, ont donc installé des barrages dans les villes, vérifiant les papiers et fouillant les voitures. Mais se débarrasser de toutes les armes amassées en vingt années de conflit, devient un défi difficile dans un pays où le port d’arme est considéré comme naturel. Certains, comme le gouverneur de Kandahar, Gul Agha, vont jusqu’à choisir les heures de prières à la mosquée pour inciter leurs concitoyens à coopérer. Mais le souvenir des Taliban reste lui aussi présent. Gul Agha a même révélé que des affiches, placardées de nuit dans Kandahar, menacent encore les pères de famille qui laisseraient leurs filles aller à l’école, d’avoir les oreilles et le nez coupés.

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