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Les Harkis, ces orphelins de l’histoire

Les Harkis forment actuellement une communauté de quelque 500.000 personnes en France. Leur nom, tiré de «harka» s’appliquait à l’origine aux soldats engagés aux côtés de l’armée française entre 1954 et 1962, les «unités mobiles responsables d’un secteur». Depuis il a été généralisé à toute personne ayant pris le parti de la France au cours de la guerre pour l’indépendance de l’Algérie.
Lorsque Paris a commencé à infléchir, à partir de 1961, vers l’indépendance algérienne, la démobilisation et le désarmement des supplétifs a alors commencé. Au moment des accords d’Evian le 19 mars 1962, 263.000 personnes étaient encore engagées dans les rangs français – ou récemment démobilisés – : 60 000 militaires, 153 000 supplétifs et 50 000 notables (rapport remis à l’ONU par le contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy). Familles comprises, cela faisait plus d’un million de personnes.
Selon la Fédération des familles de Harkis, seules 91.000 d’entre elles ont pu s’établir en France entre 1962 et 1968. Au sein de l’écrasante majorité restée en Algérie, il y a eu des dizaines de milliers de victimes assassinées par le F.L.N. (150 000, selon une note officielle du Service historique des armées rédigée en 1974). Et ce, en présence de l’armée française qui avait reçu l’ordre de rester passive.
En France, les «Musulmans français d’Algérie» ont été parqués pendant une vingtaine d’années dans des camps, surtout dans le midi, à l’image de celui de Pujol de Bosc, dans l’Aude. Des camps complètement isolés. «Pourquoi y a-t-on jeté des familles entières, si ce n’est pour les cacher à la population et les oublier au plus vite ? » s’interrogent aujourd’hui leurs descendants. «Quarante ans plus tard, rien n’a vraiment changé. Je crois que la France a toujours honte de nous».
Pour exemple, aujourd’hui, le taux de chômage de la communauté harkie de l’Aude dépasse les 30 % malgré des promesses d’emploi, de logement ou simplement de reconnaissance données par les différents gouvernements. Depuis 1974, les filles et fils de harkis ont mené différentes grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort. Eux qui se définissent comme des « orphelins de l’histoire».

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