Les Palestiniens liés par la « feuille de route »

« La partie palestinienne continue de respecter la feuille de route et celle-ci existe toujours », a déclaré Nabil Abou Roudeina, proche conseiller du dirigeant palestinien. Il a toutefois refusé de commenter directement les déclarations rapportées par la chaîne câblée américaine CNN selon laquelle M. Arafat a estimé que la « feuille de route » était « morte » en raison de « l’agression israélienne ». « Nous appelons le Quartette (les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Onu et la Russie) à oeuvrer pour son application et appelons le monde à soutenir le peuple palestinien face à Israël qui s’efforce de détruire la feuille de route », a ajouté M. Abou Roudeina. L’application de la « feuille de route » élaborée par le Quartette et qui prévoit notamment la création d’un Etat palestinien d’ici à 2005 a été compromise par la vague des violences et contre-violences qui ont repris depuis la mi-août. Le site internet de la chaîne américaine CNN a diffusé le texte d’un entretien avec M. Arafat réalisé à Ramallah, dans lequel celui-ci déclare : « La feuille de route est morte, mais seulement à cause de l’agression militaire israélienne ces dernières semaines ». Dans cet entretien, qui n’a pas été diffusé à l’écran, le chef palestinien estime également que les Américains avaient laissé tomber la « feuille de route », notamment en raison de la situation en Irak et de l’approche des élections présidentielles américaines. Il affirme en outre que les différends entre lui et le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas avaient été exagérés. Un conflit oppose MM. Arafat et Abbas, qui porte notamment sur le contrôle des différents services de sécurité palestiniens. Toutes les tentatives pour trouver un compromis ont jusqu’à présent échoué. M. Abbas doit se présenter jeudi devant le Conseil législatif palestinien (parlement). A cette occasion, il doit défendre son bilan depuis sa nomination en avril et pourrait demander un vote de confiance. S’il ne l’obtenait pas, ce vote entraînerait la chute de son gouvernement. Le ministre de la Défense israélien Shaoul Mofaz avait menacé d’expulser « avant la fin de l’année » Yasser Arafat des Territoires palestiniens en l’accusant d’entraver l’action de M. Abbas. Des responsables américains parlant sous le couvert d’anonymat ont affirmé que Washington souhaitait obtenir des clarifications d’Israël à la suite des déclarations de M. Mofaz.