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Les pensées marocaines de Nicolas Sarkozy

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Etant un homme par tempérament allergique à la nostalgie et aux regards appuyés sur les rétroviseurs, Nicolas Sarkozy ne passera certainement pas son séjour à Marrakech à refaire le bilan de l’année écoulée ou à se lamenter sur ses nombreux ratages. Hédoniste jusqu’au bout des ongles, le président de la République profitera, en compagnie de son épouse Carla, de la chaleur régénératrice du grand sud marocain, pour réfléchir et se livrer  aux grandes prospections qu’autorisent généralement les courtes pauses obligatoires du calendrier.
Et à ce petit jeu, il risque d’y avoir embouteillage dans les chantiers à défricher. Un des plus urgents pour Nicolas Sarkozy est de trouver une porte de sortie pour extraire son gouvernement de ce débat sur l’identité nationale, devenue une lourde mélasse difficile à supporter.  S’il est vrai que pour les grands cyniques du gouvernement, ce débat, si torrentiel, si maladroit soit-il, avait servi comme un épais rideau de fumée pour détourner l’attention sur les effets dévastateurs de la crise sur la société française, il est en train de la plomber sérieusement. Un homme incarne cette impasse Eric Besson qu’un magazine des plus polémiques de la place de Paris, «Marianne», avait affublé du titre fort peu enviable de «l’homme le plus détesté  de France». Question : Que faire donc du soldat Besson? Pourtant, ironie de la politique, plus fidèle qu’un Jean François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée, ou qu’un Alain Juppé, ancien Premier ministre.
Le second chantier sur lequel la réflexion présidentielle doit fuser sous les radieux éclairs du soleil marocain est celui des élections régionales de mars prochain. Avec cette problématique interrogation: Comment se fait-il que l’opposition, choc des égos oblige, soit dans un état de déliquescence avancé et pourtant la victoire qui consiste à arracher le maximum de régions aux socialistes parait plus que jamais incertaine ? Nicolas Sarkozy doit observer non sans inquiétude la montée en puissance de l’extrême droite de Jean et Marine Le Pen. Il a été le président de ces vingt dernières années à avoir œuvré politiquement jusqu’à l’affaiblissement et la disparition presque totale du Front National de la scène politique française, il ne voudrait certainement pas être celui par qui sa renaissance sera accomplie. 
Le troisième chantier est celui du remaniement gouvernemental annoncé au lendemain de ces régionales. Et la question qui doit tarauder le cerveau présidentiel à l’ombre des palmiers : Faut-il reconfigurer l’ensemble de l’appareil gouvernemental avec la nomination d’un nouveau chef d’orchestre à Matignon à la place de François Fillon ou faut-il se contenter de quelques petits saupoudrages et autres minuscules chaises musicales ? Les deux hypothèses présentent étrangement le même handicap : trouver un bon casting qui peut mieux remplir la fonction.
Nicolas Sarkozy n’avait pas caché ces derniers temps son agacement à l’égard de quelques poids lourds de son gouvernement qui ont montré ou une incompétence ou une indocilité. Une sortie d’élections, quel que soit le résultat, est l’occasion rêvée pour provoquer les départs et procéder à de nouvelles nominations.

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