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Les socialistes français cherchent toujours un chef

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Il n’est un secret pour personne que le Parti socialiste souffre d’un profonde crise de leadership. A La Rochelle, qui avait abrité ce week-end  son Université d’été, les divergences et les combats d’appareils étaient si évidents que le congrès de Reims prévu en novembre prochain, au cours duquel les socialistes doivent choisir leur premier secrétaire en remplacement de François Hollande, s’annonce déjà historique en termes de tensions et de déchirements.
Devant cette situation, deux approches s’affrontent. Ceux comme Michel Rocard, ancien Premier ministre de François Mitterrand qu’il est tout à fait dans la nature des hommes de se livrer à des conquêtes de pouvoir au sein d’un parti politique par définition riche et varié et qui dispose de grandes traditions politiques. La multiplicité des ambitions ne fait que traduire la richesse de ses talents et la qualité de ses hommes. Et il y a ceux qui craignent, parce qu’aucune personnalité ne se dégage naturellement pour guider les socialistes vers le pouvoir, les risques de paralysie qui guettent «le premier parti d’opposition» en France.
Au cours de cette Université d’été de la Rochelle que les observateurs présentent comme préparant et préfigurant le Congrès de Reims, trois lourdes tendances se sont bien démarquées sur le scène socialiste et anticipent les écuries en compétition pour la prise de pouvoir à la tête du parti de la Rue de Solferino.
La première est personnifiée par le très médiatique maire de Paris, Bertrand Delanoë. Il avait attendu jusqu’au dernier moment pour briser un secret de polichinelle et confirmer à son fan-club qu’il serait bien candidat au poste de premier secrétaire du PS. Fort de sa réélection triomphale à la mairie de Paris mais surtout au «grand vide» que laisse derrière lui François Hollande, Bertrand Delanoë, un fidèle de Lionel Jospin, sent que l’heure de sa gloire nationale est arrivée. Après une série de déboires électoraux des socialistes dont la plus fracassante fut la perte de la présidentielle devant Nicolas Sarkozy, Bertrand Delanoë tente de faire passer le message qu’il est le seul parmi les chefs de la gauche à pouvoir renouer avec le succès et donc préparer l’alternance. Après avoir fait un surprenant coming out libéral, le voilà à la Rochelle qui tente de parfaire son portrait et de ratisser large en affirmant que «Désormais, pour être socialiste nous devons être écologistes». La seconde tendance est illustrée par Ségolène Royal, l’ex-candidate des socialistes à la présidentielle. Elle n’appartient à aucun courant reconnu au sein du PS. Sa principale tribune transformée en rampe de lancement pour partir à la conquête du PS, est l’association «Désir d’avenir» qu’elle continue d’animer en dépit de sa défaite. Malgré ou à cause de l’atmosphère de haches aiguisées au sein du PS, Ségolène Royal continue d’entretenir avec ses militants un étrange rapport : «La politique doit s’inscrire dans une vision humaine, dans une forme de transcendance (…) La transcendance n’est pas un concept exclusivement religieux, c’est simplement l’idée que tout être humain a aussi besoin qu’on conçoive pour lui, pour elle, quelque chose qui le dépasse (…) quelque chose de profondément humain et généreux». La troisième tendance est sans doute la plus nouvelle et la plus porteuse est cette alliance entre les fideles de Dominique Strass-Kahn qui préside actuellement au destinée du FMI à Washington mais qui garde un œil intéressé sur les combats des socialistes français et leur devenir, de Laurent Fabius, éloigné de la compétition à cause de son «Non» à la Constitution européenne et la nouvelle égérie de la gauche, la nordiste Martine Aubry. Cette synthèse prometteuse ne règle pas l’essentiel : qui conduira la bataille en son nom face à Bertrand Delanoë et à Ségolène Royal ? Est-ce le porte-glaive de Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici ou la Lilloise Martine Aubry ? Une première indication qui est loin de clore le débat et les choix, est donnée par Laurent Fabius : «Martine Aubry est ma candidate. Si elle accepte, elle peut extrêmement bien remplir ce rôle». Face à ce soutien , Pierre Moscovici fait monter les enchères : «Ma détermination est totale (…) je pense être capable de diriger ce parti».

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