Dans une déclaration commune, les ministres de l’intérieur se sont tous engagés à ce que leur pays intensifient leur coopération dans la lutte contre de telles attaques, par des échanges d’informations et une harmonisation des législations réprimant le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.
Une prise de position qui intervient après une recrudescence de ces actes parallèlement à la tension au Proche-Orient. Mais aussi dans un contexte européen particulier avec la présence du candidat d’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle française. Si « évidemment » tous les participants avaient en tête le scrutin français, aucun ministre n’y a fait explicitement allusion pendant la réunion de Luxembourg, selon un des participants.
Cette déclaration avait d’ailleurs été officiellement demandée par la France avant le premier tour du scrutin. La France voulait que l’Union européenne toute entière reprenne à son compte une déclaration des ministres de l’intérieur français, britannique, allemand, espagnol et belge, en date du 18 avril, dans laquelle ils appelaient déjà à renforcer la lutte contre le racisme.
Les actes antisémites ont été particulièrement nombreux en France, où l’on en a dénombré plus de 300 entre la fin mars et la mi-avril. Ils ont aussi été importants en Belgique où deux synagogues ont été attaquées à coup de cocktail Molotov, une autre criblée de balles, et une librairie juive incendiée à Bruxelles. Jeudi, les ministres ont affirmé qu’ils porteraient leur effort contre « toutes les formes d’intolérance qui prennent prétexte des conflits et la violence au Proche-Orient », qu’elles soient dirigées contre des personnes « de confession musulmane ou juive » ou de « toute autre» confession.
Dans le domaine policier, les ministres ont décidé d’accentuer les échanges d’information sur les faits constatés et les mesures adoptées, notamment pour protéger les lieux de culte.