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Liban : Appel au calme après la tempête

© D.R

Une personne a été tuée et une vingtaine d’autres blessées jeudi dans des affrontements entre partisans du gouvernement libanais et opposants, qui ont embrasé les quartiers à majorité musulmane de Beyrouth.
Ces violences interviennent 48 heures après la grève générale décrétée par l’opposition, menée par le Hezbollah chiite allié à des partis chrétiens, qui avait déjà été émaillée de violences meurtrières.
 Cette explosion de violence a coïncidé avec la conférence d’aide internationale pour le Liban, organisée jeudi à Paris, où la communauté internationale a renouvelé son soutien au Premier ministre Fouad Siniora et promis une aide de 7,6 milliards de dollars au Liban.
 Depuis Paris, M. Siniora a lancé un appel à la "sagesse" des Libanais, leur demandant de "refuser l’escalade".  Le calme est revenu en fin d’après-midi dans Beyrouth, où l’armée était déployée en masse. Les soldats en tenue de combat, appuyés par des blindés, patrouillaient dans les rues et avaient mis en place des barrages où ils contrôlaient les identités.
 Des dizaines de carcasses de voitures calcinées jonchaient les rues, désertées par les manifestants après les appels au calme lancés par les dirigeants de la majorité anti-syrienne comme de l’opposition.
 Les affrontements à coups de pierres et de bâtons ont commencé à l’Université arabe, située dans le sud de Beyrouth, après une dispute entre des étudiants dans la cafétéria.
 Ils se sont ensuite étendus aux quartiers limitrophes, notamment celui de Tariq Jadidé, puis à d’autres secteurs peuplés de sunnites et de chiites, où des groupes de jeunes casseurs ont incendié des voitures et des pneus, dégageant une épaisse fumée noire.
 L’armée a immédiatement déployé des centaines de soldats appuyés par des blindés, ainsi que des unités de commando spéciales, qui ont ouvert le feu en l’air de façon nourrie pour tenter de séparer les ennemis, mais ont été accueillis par des jets de pierres et des coups de bâton.
 Les jeunes ont également incendié des voitures dans le parking de l’université, alors que d’autres s’attaquaient à des véhicules civils dans le périmètre, bloquant des élèves dans une école de filles.
 Les violences ont fait au moins un mort, un civil, et une vingtaine de blessés, selon la police. Un porte-parole de l’armée a indiqué que plusieurs soldats avaient été blessés, certains par balles.  Le chef sunnite de la majorité parlementaire, Saad Hariri, ainsi que le Hezbollah chiite, l’un des partis les plus importants de l’opposition, ont appelé leurs partisans à la retenue et à se retirer des rues.  «J’appelle tous les partisans du Courant du futur à rester calmes et à ne pas répondre aux provocations de ceux qui veulent semer les troubles au Liban pour saboter les résultats positifs de la conférence internationale d’aide au Liban qui se tient à Paris», a dit M. Hariri.
 Le Hezbollah pour sa part a diffusé sur sa chaîne de télévision Al-Manar un appel à "ses partisans à se retirer des rues". Cet appel a été réitéré par le président du Parlement Nabih Berri, personnalité chiite de l’opposition et chef du mouvement Amal.
«Nous nous dirigeons vers des batailles de rue qui nous rappellent la guerre civile. J’appelle toutes les parties à retirer leurs partisans de la rue et retourner au dialogue car il ne peut y avoir ni vainqueur ni vaincu», a dit M. Berri. L’Université arabe et l’Université libanaise ont annoncé la suspension des cours jusqu’à lundi.
Des bagarres similaires avaient éclaté mardi à Beyrouth, notamment dans le quartier de l’Université arabe, lors de la journée de grève générale organisée par l’opposition, soutenue par Damas et Téhéran, qui réclame la démission de Fouad Siniora.
 Ces incidents avaient éclaté lorsque des partisans du gouvernement avaient tenté de dégager la chaussée, bloquée par des incendies allumés par les partisans de l’opposition.
 Les affrontements avaient fait trois morts dans le nord du pays, et 133 blessés, par des tirs ou des jets de pierres, à travers le Liban.
 En organisant cette journée de grève, qui a paralysé le pays, l’opposition entendait marquer une "escalade" dans la fronde anti-gouvernementale lancée le 1er décembre, à deux jours de la conférence de Paris.

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