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Liban : Bras de fer sur fond de quête

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Qui cèdera au pays de Cèdre ? L’opposition dirigée par le Hezbollah ou l’actuel gouvernement? Mardi dernier, les amis d’Hassan Nasrallah se sont livrés à une démonstration de force pour exiger une fois encore la démission du cabinet Siniora. Il y a eu plusieurs affrontements. La majorité gouvernementale, elle, continue à dénoncer un « coupe d’Etat » orchestré par le parti chiite.  Le climat reste tendu alors qu’aujourd’hui, jeudi 25 janvier, s’ouvrira à Paris la conférence internationale pour la reconstruction du Liban. Face à un pays divisé, boiteux, fauché, violent… les bailleurs du fonds vont-ils mettre la main à la poche ? Le pays de Cèdre a besoin d’air économique, mais il faut savoir sur quelle terre va-t-il pousser ?
Trente-cinq pays ont été invités à la conférence dit "Paris III". Il y aura les membres du G8 (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Russie) et plusieurs pays arabes (Jordanie, Egypte, Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Emirats arabes unis, Oman, Bahreïn, plus la Ligue arabe), de même que plusieurs institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale notamment).
Outre un soutien financier, cette conférence doit permettre de conforter la position de M. Siniora face à la quasi-paralysie qui frappe le pays depuis le départ de six ministres pro-syriens du gouvernement en novembre dernier.
Elle permettra également aux soutiens occidentaux de M. Siniora, en particulier la France et les Etats-Unis, d’envoyer un nouveau signal à la Syrie et à l’Iran, accusés d’ingérence au Liban.
Le département d’Etat américain a exprimé sa "profonde inquiétude" mardi en accusant des factions soutenues par la Syrie de vouloir s’imposer au pays du Cèdre par la violence et l’intimidation.
Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a quant à lui déclaré mercredi que les problèmes du Liban ne pourront pas se régler "par la rue" et appelé Damas à jouer «comme les autres, le jeu de la non-ingérence».
Le montant des offres qui seront faites par les différentes délégations est très attendu. Cependant, et par prudence, les organisateurs n’ont pas fixé de barre précise pour leurs espoirs. Le Liban avait déjà obtenu en 2002 une aide de 4,2 milliards de dollars (dont 2,4 de milliards USD effectivement déboursés).
Pour cette nouvelle édition, certains experts du FMI évoquent à présent une « hypothèse de travail » de 9 milliards de dollars, par étapes. Le plan d’assainissement et de relance économique de M. Siniora prévoit notamment une hausse progressive de la TVA et un train de privatisations.
Selon M. Siniora, le conflit de l’été dernier s’est traduit par un renversement des perspectives économiques. «Alors que nous prévoyions une croissance de 6% en 2006, nous assistons à une déflation qui devrait être de l’ordre de -5% », a-t-il déclaré au quotidien français "Le Monde".
La conférence planchera sur trois grands thèmes : la relance de l’économie et de la production, l’amélioration des conditions de vie des Libanais, la restauration des grands équilibres financiers pour ramener le taux d’endettement de 180% à 144% du PIB en 2011.

Prêt de la France au Liban

Le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, est arrivé mercredi à Paris pour des entretiens avec le président français, Jacques Chirac, avant de plaider devant la conférence en faveur d’un nouveau ballon d’oxygène pour son pays en grande difficulté financière. À l’issue d’un déjeuner de travail, le président Chirac a annoncé que la France accorderait un prêt de 500 millions d’euros au Liban «à des conditions très avantageuses», a rapporté le porte-parole de l’Elysée Jérôme Bonnafont. «La France apportera son concours au Liban sous la forme d’un prêt de 500 millions d’euros à des conditions très avantageuses», a déclaré Jérôme Bonnafont.

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