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Liban : On assassine bien les journalistes

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Les obsèques de Samir Kassir, l’éditorialiste libanais de premier plan assassiné jeudi, se sont déroulées en présence de milliers de personnes, dont plusieurs dirigeants de l’opposition anti-syrienne. 
Des journalistes en pleurs ont porté sur leurs épaules samedi le cercueil contenant le corps de leur collègue assassiné jeudi à Beyrouth. Au premier rang des participants à la cérémonie d’enterrement du journaliste, ses deux filles, Mayssa et Hiyam, et sa femme, la journaliste Gisèle Khoury, qui a demandé une enquête internationale sur le crime.
Les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, de Grande-Bretagne, dont les capitales avaient condamné l’assassinat, étaient eux aussi aux premiers rangs dans la nef de la cathédrale, de même que l’ambassadeur de l’Union européenne au Liban. Selon l’AFP, la foule a applaudi à plusieurs reprises pour marquer sa volonté de "poursuivre la lutte", notamment lorsque le cercueil, drapé du drapeau libanais, a été déposé sur les marches du Parlement, sur le chemin de la cathédrale où devait avoir lieu la cérémonie funèbre. Ses collègues d’An-Nahar étaient également présents. À leur tête le doyen de la presse libanaise, Ghassan Tuéni.
Saâd Hariri, le fils de feu Rafic Hariri, qui mène campagne pour les législatives, ainsi que le dirigeant druze Walid Joumblatt ont assisté samedi aux obsèques du journaliste dans une église du centre de Beyrouth. Parmi les opposants, il y avait aussi Amine Gemayel et Nassib Lahoud (chrétiens). «Samir Kassir sera toujours parmi nous et ne mourra jamais. Il était un symbole rare de courage, de savoir et d’intelligence», a déclaré Nayla Tueini, collègue de l’éditorialiste et fille du directeur d’An Nahar. «Ses mots représentent désormais un phare qui ne s’éteindra jamais».
Michel Kilo, un opposant syrien, a affirmé dans une déclaration à l’AFP que parmi la foule du "peuple de gauche" dont Samir Kassir se revendiquait, une délégation de l’opposition syrienne était «venue rendre hommage à celui qui nous accompagnait dans notre combat et dire que la lutte pour l’indépendance du Liban et les libertés en Syrie se poursuit».
Il faut noter que Kassir avait ouvert les pages d’An-Nahar à l’opposition syrienne. Dans ses éditoriaux, Kassir dénoncait la politique de Damas et de "l’Etat policier" libanais ce qui lui avait déjà valu des ennuis en 2001, lorsque les services de sécurité pro-syriens lui avaient confisqué son passeport et avaient menacé de l’arrêter. On rapporte également qu’il avait également reçu de nombreuses menaces de mort. Après son assassinat, l’opposition libanaise a pointé un doigt accusateur envers le "système politico-militaire libano-syrien".
Son assassinat a été condamné par le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, le président français Jacques Chirac, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et l’Union européenne. Scott McClellan, porte-parole de de la Maison-Blanche a demandé que la commission internationale qui se trouve à Beyrouth pour enquêter sur l’assassinat de Hariri à la demande du Conseil de sécurité de l’Onu englobe dans sa compétence l’assassinat du journaliste. À la demande des autorités libanaises, une équipe du bureau fédéral américaine d’investigation (FBI) est déjà à pied d’œuvre à Beyrouth où est également arrivée une équipe de policiers français spécialisés dans la lutte antiterroriste.

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