Depuis samedi, les habitants de Monrovia (Nord-Ouest du pays) cherchent à quitter la capitale libérienne après que les combats entre forces gouvernementales et les « dissidents » – Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) – se soient dangereusement approchés de la ville. La plupart des civils espèrent d’ailleurs se réfugier à l’étranger, le gouvernement ayant finalement renoncé dimanche à imposer un visa de sortie pour ses ressortissants. Quelque 7.600 personnes se sont déjà rendues en Sierra Leone, pays voisin, depuis le début de l’année et la reprise des violences dans le Nord. Car les souvenirs de la dernière guerre civile qui avait déchiré le pays entre 1989 et 1997, font craindre un nouveau bain de sang dont le pays porte encore les traces.
Depuis le 8 février dernier, le président Taylor a décrété l’état d’urgence dans tout le pays.
Les rebelles, qui ont repris les combats en 1999 à partir du Nord, ont en effet rapidement progressé ces dernières semaines et ne seraient plus qu’à une soixantaine de kilomètres de la capitale.
Ce mouvement – basé en Guinée – a juré de chasser du pouvoir le président Charles Taylor, ancien chef de guerre dont l’élection en 1997 avait mis fin à sept ans d’effusions de sang. Des combats qui avaient à l’époque entraîné l’enrôlement de quelque 15.000 mineurs dans les deux camps. Aujourd’hui, la reprise des violences inquiète bon nombre d’observateurs. l’UNICEF a par exemple récemment signalé qu’une partie des milliers d’enfants soldats de la dernière guerre, étaient à nouveau entraînés dans le conflit.