La Commission européenne a jugé mercredi surestimée la demande libyenne d’une aide d’au moins 5 milliards d’euros par an pour lutter contre l’immigration clandestine, estimant que beaucoup pouvait déjà être réalisé «avec des sommes nettement inférieures». Tout en reconnaissant que beaucoup pouvait être fait «pour développer la coopération avec la Libye sur toutes les questions relatives aux migrations», un porte-parole de la Commission, Matthew Newmann, a estimé que «beaucoup peut être réalisé ensemble avec des sommes nettement inférieures à celles évoquées par le colonel Mouammar Kadhafi». Lundi soir, dans un discours prononcé à Rome, M. Kadhafi avait demandé à l’Union européenne «au moins cinq milliards d’euros par an» pour «stopper» l’immigration clandestine et «éviter une Europe noire». Avec le chef du gouvernement Silvio Berlusconi à ses côtés, il avait affirmé avoir le soutien de l’Italie. Mardi, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a confirmé que la question serait discutée pendant le sommet euro-africain de novembre qui aura lieu en Libye. La Commission européenne dépense déjà plus de 50 millions d’euros sur des projets liés aux migrations avec Tripoli, a souligné pour sa part la porte-parole chargé de la politique de voisinage, Angela Filote. «Nous sommes prêts à développer une coopération de long terme avec la Libye sur toutes les questions liées aux migrations», a-t-elle dit. Des négociations entre Bruxelles et la Libye sont en cours en vue de la conclusion d’un accord de partenariat. Tripoli demande depuis longtemps des financements et des équipements pour la surveillance de ses frontières maritimes et terrestres.