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L’intransigeance américaine

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«L’Irak est libre parce qu’une coalition de pays a agi pour défendre la paix et la crédibilité des Nations unies». C’est en ces termes que le Président américain George W. Bush a entamé son discours mardi devant l’Assemblée générale de l’ONU. Devant quelque 200 hauts dirigeants du monde entier, Bush a été intransigeant sur le dossier irakien, appelant les membres de l’ONU à surmonter leurs divisions passées sur ce dossier. Mais après ce discours, la communauté internationale restait profondément divisée sur le dossier qui était au centre de l’assemblée générale. « Le premier but de notre coalition en Irak est l’autodétermination pour le peuple irakien par des moyens ordonnés et démocratiques », a-t-il affirmé. Et d’ajouter que le processus doit se dérouler selon les besoins des Irakiens et ne doit pas être accéléré ou retardé par les souhaits d’autres parties. Bush a fait allusion à la France et l’Allemagne qui demandent un calendrier rapide pour le processus en Irak. Après plus de cinq mois après la chute du régime de Saddam Hussein, période marquée par l’insécurité, la violence et l’anarchie, Bush a voulu convaincre les pays récalcitrants, notamment la France et l’Allemagne, de la justesse d’un projet de résolution visant à obtenir une aide internationale, militaire et financière, pour stabiliser et reconstruire l’Irak. Bush qui a conduit la guerre en Irak, sans l’aval de l’ONU et malgré l’opposition de la communauté internationale, revient aujourd’hui à l’instance onusienne pour valider un projet de résolution en impliquant d’autres pays dans le processus. Il a estimé que les Nations unies pouvaient aider en Irak à rédiger une Constitution, former des fonctionnaires ou encore organiser des élections libres. Avant la guerre, l’ONU n’avait pas de rôle à jouer en Irak. Maintenant, le président américain tente de convaincre les membres de cette instance pour faire passer une résolution qui ne vise que les intérêts économiques et géostratégiques de l’Amérique dans la région. En d’autres termes, faire de l’ONU un outil qui fonctionne selon la politique du ministère des affaires étrangères américain. Le ministre belge des Affaires étrangères Louis Michel a jugé que le discours de Bush n’apportait «rien de nouveau » et rendait « difficile» une réponse favorable des autres pays à son appel. De son côté, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a déclaré que l’argument de certains Etats, qui estiment avoir «le droit et l’obligation de faire usage de la force à titre préventif, représente un défi fondamental aux principes sur lesquels la paix et la stabilité mondiales ont, sans doute imparfaitement, reposé depuis les 25 dernières années». Pour sa part, le président français Jacques Chirac, l’un des opposants les plus fermes à la guerre et qui a demandé un transfert de pouvoirs en Irak selon un « calendrier réaliste », a dénoncé la guerre unilatérale de Washington. Ainsi, il a déclaré à la tribune de l’ONU que «la guerre a ébranlé le système multilatéral». Et d’ajouter que dans un monde ouvert, «nul ne peut s’isoler, nul ne peut agir seul au nom de tous», affirmant qu’il restait des divergences entre Paris et Washington». Les principaux opposants à la guerre en Irak, le président russe Vladimir Poutine, son homologue français et le chancelier allemand Gerhard Schroeder devaient se réunir mercredi à New York en marge de débats de l’ONU pour coordonner leurs positions. Le président du Conseil de gouvernement transitoire irakien, Ahmad Chalabi, a réclamé davantage de contrôle sur les finances et la sécurité de l’Irak et s’est dit opposé à l’arrivée de troupes étrangères supplémentaires. Cependant, les Américains ont rejeté cette proposition parue dans un entretien New York Times de mardi. Les Américains qui ne cherchent que leurs intérêts dans la région ne vont pas transférer le pouvoir aux Irakiens. Ils vont toujours trouver des « raisons » pour maintenir leurs forces armées sur place. L’objectif des Américains est de rester présents dans la région, pour exploiter ses ressources pétrolières, contrôler de près l’Iran et la Syrie et soutenir politiquement, militairement et économiquement l’Etat sioniste d’Israël pour faire de lui le gendarme de la région qui pourrait assurer la relève, après le départ des Américains.

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